SANTE

Lettre à Marisol Touraine

19 juin 2013

"Cent fois sur le métier..." Nous ne nous lassons pas, nous sommes tenaces ! Sénateurs et députés ont été très touchés par notre demande de formation de gynécologues médicaux en urgence pour que nos filles et petites filles aient la même chance que nous : se faire suivre par un spécialiste formé pour cela tout au long de leur vie de femme ! Et ils l’ont dit.

C’est bientôt que Marisol Touraine va prendre une décision à ce sujet. Alors on se mobilise ! Et on arrête de croire que les généralistes qui sont déjà à bout de forces pourront prendre le relais. Et on ne veut pas non plus que la contraception se choisisse à la pharmacie entre un achat de Pampers et un autre de collutoire... Voici la nouvelle lettre du Comité de Défense de la Gynécologie Médicale à la Ministre.

Madame la Ministre,
La mise en œuvre, depuis le 1er avril 2013, des dispositions de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2013, concernant la délivrance gratuite de la pilule contraceptive pour les mineures, nous conduit à vous alerter à nouveau quant à la situation de la spécialité de Gynécologie médicale.
Le Comité de Défense de la Gynécologie Médicale (CDGM) souhaite rappeler que, depuis 1974, les jeunes filles ont la possibilité de consulter gratuitement et anonymement dans les centres du Planning Familial, où un médecin est en mesure de répondre à leur attente, et ainsi de se faire délivrer gratuitement les pilules contraceptives. Reste que l’accès au Planning Familial est devenu maintenant extrêmement difficile.
Le véritable problème, c’est bien la possibilité, pour les jeunes filles, d’être prises en charge, pour la première consultation comme pour les suivantes, par des médecins formés à cet effet. Et c’est cette possibilité qui leur est refusée aujourd’hui en raison du nombre gravement insuffisant de gynécologues médicaux.
Tous les témoignages recueillis par le CDGM auprès des femmes comme des gynécologues démontrent que la prise de rendez-vous chez un gynécologue relève, vous le savez vous-même, du parcours du combattant et conduit des femmes et des jeunes filles, lorsque déjà elles parviennent à obtenir un rendez-vous, à devoir faire des dizaines de kilomètres et/ou à attendre des mois, quand elles ne sont pas finalement contraintes à renoncer.
C’est tellement vrai que, rendant publiques les dispositions qui sont entrées en vigueur le 1er avril, la presse a indiqué que les jeunes filles devaient consulter un médecin généraliste. La Haute Autorité de Santé, pour sa part, ne mentionne nullement le gynécologue médical.
Le CDGM rappelle que le travail si précieux des généralistes ne peut absolument pas remplacer, en matière de contraception comme de suivi gynécologique, le gynécologue médical. L’accès à un gynécologue médical pour la première consultation de gynécologie, du fait de l’importance qu’elle revêt dans la vie d’une femme, n’est pas seulement une question de santé publique, mais aussi une question de société.

Vous avez d’ailleurs vous-même, Madame la Ministre, répondant aux questions de sénateurs de toute sensibilité le 14 février dernier, souligné la spécificité et l’importance de la gynécologie médicale, et exprimé votre « volonté », vous disant « attachée à ce que soit garantie la possibilité pour les femmes d’accéder à un gynécologue médical partout sur le territoire ».
Que dire à nos filles et à nos petites-filles qui ne trouvent plus, aujourd’hui, dans nos régions, de cabinet de gynécologue médical ouvert pour prendre un rendez vous ?
A ne pas augmenter de manière significative le nombre de postes en gynécologie médicale, vous prendriez, Madame la Ministre, une lourde responsabilité.

Illustrations de Petit Saule

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