LIVRES

Un rayon de soleil ?

20 mars 2021

En fait, ce n’est pas parce qu’il fait nuit en permanence que les Scandinaves écrivent tant : nous avons trouvé des écrivains super doués qui ne savent même pas ce qu’est la neige. Et nous ne parlons ni de fjord ni banquise. Quelques exemples à savourer !

Un détective soudanais

Le premier à me sauter à l’esprit est Parker Bilal de son vrai nom Jamal Mahjoub. S’il ne connait que mal les froids polaires, je suis sûre qu’il connait bien la pluie puisqu’il est né à Londres. Mais il a grandi au Soudan, pays mal connu coupé en deux depuis la guerre du Darfour dont nous avons tous entendu parler. Jamal Mahjoub a d’abord écrit des livres sous son nom et depuis 2012, il écrit des romans policiers dont le héros, Makana, est un réfugié politique soudanais devenu détective privé au Caire. Si vous avez aimé Le Caire Confidentiel avec le formidable acteur Fares Fares, acteur libano-suedois dans un film germano-dano-suédois, vous devriez adorer les polars de Parker Bilal en commençant par le premier Les Ecailles d’Or !

Le tueur de Myface

Arun Krishnan, lui, est né en Inde. Ses biographies sont très elliptiques, elles commencent toutes par "né en Inde" et "installé à New York" et hop ! Il faut lire, surtout en temps de confinement, Antisocial, traduit sous le titre plus racoleur de Indian Psycho, calqué sur American Psycho. Ce roman satirique très drôle se moque agréablement des modes et engouements des beautiful people à NYC. Le héros, un Indien de basse caste, travaille dans une agence de pub et cherche avant tout à être un gentleman buvant du whisky Famous Grouse et se faisant des lignes de coke. Son teint foncé le gêne ainsi que son accent reconnaissable. A un moment, il décide même de se prétendre aborigène d’Australie pour ne pas être assimilé à la population de Curry Row ! Tout se complique lorsqu’il poignarde une collègue et que pour dérouter la police, il décide d’inventer un serial killer qui s’en prend aux utilisateurs du réseau social Myface. Amoral et irrésistible.

Les Catalans

Moins loin mais plein d’humour aussi, les romans du Catalan Aro Sainz De La Maza et son héros improbable, Milo Malart qui, tous les matins à l’aube, quelle que soit la saison et quelle qu’ait été sa nuit, pique une tête dans la Méditerranée. Son terrain de chasse est Barcelone et le premier roman policier de cet éditeur, traducteur et auteur d’essais s’appelle Le Bourreau de Gaudi. Un corps est découvert sur la Pedrera un monument emblématique de la ville, à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Impossible de se tromper ! On retrouve Milo Malart dans Les Muselés où des chiens sont empalés à la vue de tous et surtout des enfants… Héros complexe qui sent monter en lui la schizophrénie qui a emporté son père et dont son frère souffre déjà.
Et Barcelone offre un autre auteur, Victor del Arbol dont La Tristesse du Samourai est un best-seller en France où il devient célèbre. En 2018, Toutes les vagues de l’océan remporte le grand prix de littérature policière du meilleur roman étranger et le prix SNCF du polar. A lire et pas seulement dans le train !
Nous n’oublions pas Donna Leone, l’Américaine installée à Venise qui nous emmène de campiello en fondamenta, de corta en sottoportego, mais qui ne la connait pas et n’a pas lu une enquête de Brunetti ?

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