Paris, Paris, Paris !

22 novembre 2016

Mardi, c’était un maroquinier fabuleusement chic, cher et italien qui nous invitait à découvrir sa petite alcôve au Ritz dans la galerie qui va de la place Vendôme à la rue Cambon : Colombo Via della Spiga.

A moi le Ritz !

Il faisait une chaleur de bête sous les spots de ce minuscule renfoncement qui doit coûter une fortune : pas une bouteille d’eau minérale à l’horizon. Pas de café, même pas une de ces petites tasses de boue dont les Italiens raffolent ni même le truc anti-écologique par excellence mais qui assure un café meilleur qu’au zinc du coin, Nespresso-what-else- ? Bon, on interroge, on regarde les purs chefs d’œuvre en croco brillant, travaillé à la main par des jeunes filles au regard de madone. Les couleurs sont magnifiques, profondes et on demande le prix. Réponse de la vendeuse-directrice-de-boutique-et-seule-employée : "9000 € le plus petit". Un vrai bijou il est vrai. Les modèles plus grands tournent autour de 15 000 €. Clairement, Colombo Via della Spiga ne travaille pas pour les Françaises. Mais que vois-je, il y avait parait-il un cocktail Via della Spiga spécialement mis au point au bar du Ritz pour l’évènement. On n’a rien vu et on est reparti la langue rapeuse et desséchée à la recherche d’un verre d’eau.

Cap sur le Pacifique

Mercredi changement d’ambiance : une super-intello me propose d’aller voir Vaiana, le dernier Disney [1] .Dans son carnet d’adresses, il y en a une seule capable d’aimer ça, les autres ne vont voir que des films lettons ou bulgares en V.O. et se moqueraient d’elle. On a eu droit aux eaux du Grand Rex. Un peu longuet le truc, surtout quand on a vu les fontaines pilotées par fibres optiques du Burj al Arab. Celle-ci fait un peu baveuse et indisciplinée ! Ensuite on a vu l’équipe du film, une jolie vahiné et une petite chanteuse qui s’appelle Cerise comme la conseillère Groupama ou Mutuelle du Loir-et-Cher. Et puis la police Disney s’est mise en place pour vérifier que personne de filmait le film et on est parti en Polynésie ! Youpee !

- 8° en plein Paris

Jeudi, de plus en plus fort : direction l’avenue George V et l’hôtel du même nom, George V. L’invitation était sibylline, il était question de glace, de cour de marbre ou "marble courtyard" (on a intérêt à faire semblant d’être bilingue dans le coin), d’espace éphémère unique à Paris, imaginé par Jeff Leatham  : la glace ça fond. Bref, on a été introduit dans une petite yourte où nous attendaient des manteaux (superbes) Fusalp, des gants minuscules (je me suis gelée les mains) et des bonnets. Dans la marble courtyard, de beaux jeunes gens propres sur eux nous ont offert du vin chaud et des crêpes. On était entre des pingouins en miroirs et un cube énigmatique. On a bu, histoire de se requinquer avant le choc, le salon igloo avec des murs en glace, des canapés en glace, des vases, des seaux à champagne et un bar en glace, le tout à - 8° . Très très beau mais pas question d’y rester plus de 25mn car, au delà, les oreilles tombent par terre en faisant "Kling" et les artères se congèlent.

Antigel de luxe

C’est toujours à ce moment-là, lorsque l’on s’extasie, même si c’est tout à fait inutile et bouffeur d’électricité, qu’une consœur dit "‘ouais, j’ai déjà vu ça au Kube dans le 18e. C’était affreux..." On a bu du champagne super-froid en dégustant des petits zakouskis délicieux et hors de prix à base de foie gras, de langoustines et de truffe blanche (40 € je crois les tapas de luxe). Le summum a été atteint avec un cocktail "Sacré Français" (oui, on est comme ça nous autres) à base de fleur de sureau et de gin dans une verre en glace. Grandiose. Je me demandais si nos lèvres allaient restées collées comme la langue de je-ne-sais-plus-qui dans Dumb et Dumber (non les films kazakh en V.O. ce n’est pas pour moi) mais pas du tout, c’était doux et délicieux. Il a juste fallu rentrer chez nous en petite foulée pour arriver dégrisées chez nous !

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