Humour à Chamarande ?

8 septembre 2014

Nous sommes en Essonne, au sud de Paris, dans le domaine départemental de Chamarande, un lieu magnifique avec ses hautes futaies, son parc de 98 ha, son beau château Louis XIII entouré de douves, sa pièce d’eau dans la partie à l’anglaise du parc... Classé "jardin remarquable", c’est un vrai plaisir de s’y promener, d’y flâner ou de le parcourir à vélo, de l’orangerie à la glacière, du belvédère au "jeu d’oye" au centre duquel s’élève un temple de l’amour.

Aujourd’hui propriété du conseil général de l’Essonne, ce merveilleux domaine de Chamarande abrite depuis 1999 le dépôt principal des Archives départementales de lEssonne : un silo creusé dans la cour du château, qui comprend huit étages en sous-sol, permet de stocker jusqu’à 32 kilomètres linéaires d’archives !
Mais surtout il y a maintenant un centre d’art contemporain, ce qui explique l’échelle contre le château, qui n’est pas une échelle mais une œuvre d’art, avec ou sans les chèvres. On trouve aussi des lettres géantes au milieu d’une magnifique pelouse qui forment les mots NATURE MORTE [1], humour ! Et un autre moment de rire signifiant avec un hémicycle formé de baignoires encastrées dans du bois au pied d’une fontaine ornée de copies des allégories des fleuves d’Antoine Coysevox pour le bassin nord des jardins de Versailles [2], œuvre du collectif Bruit de Frigo. Des nostalgiques du Salon des Arts Ménagers, sans doute, ou d’anciens lecteurs de Femme Pratique.

Le tout est sans intérêt, n’apporte rien, ni beauté, ni réflexion au lieu, et réchauffe sans fin ce qui étonnait sans doute il y a 100 ans. Bien sûr, il doit être difficile de trouver comment faire vivre un pareil endroit mais sa beauté et sa sérénité ne suffisent donc pas ? Sans parler du fait qu’il est gratuit de s’y promener à loisir sans payer de droit d’entrée...

Nature morte ? Non, création morte.

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