PARIS

Le musée de l’Eventail

11 mars 2013

Si vous êtes curieux, à l’affût d’adresses inattendues, Le Monde comme il va ne saurait assez vous recommander le Musée de l’Eventail [1] une petite plongée dans l’histoire des belles d’autrefois, insolite et raffinée.

Le Musée de l’Eventail est situé, en fait, dans l’atelier Hoguet, famille d’éventaillistesdepuis quatre générations et c’est le premier du genre en France. Il est riche d’environ mille pièces, datant des XVIII, XIX et XXe siècles, dont des pièces "publicitaires" ou "illustrés" et des éventails en plumes.

Passion hors du temps

Mais il faut être obstiné pour le trouver car il se trouve au deuxième étage d’un immeuble, au bout d’escaliers et de couloirs gris, derrière des portes avec interphones. Ce que l’on voit du boulevard est une grande agence de la Société Générale et il faut bien chercher pour apercevoir le petit panneau « Atelier Hoguet ».
L’accueil à l’étage est également un peu hors du temps, fait plus ou moins par des bénévoles, et si mademoiselle Hoguet qui continue l’œuvre de ses parents, est certainement parfaite pour restaurer les éventails hérités de vos grand-mères, la communication n’est pas son point fort. En revanche, elle confectionne également des ‘éventails pour les Opéras, les théâtres, le cinéma et la Haute Couture (Dior, Gaultier, Hermès, Lacroix, Nina Ricci, Torrente, Vuitton...).

Gouaches sur velin

Il est donc important de venir avec sa petite idée sur la question, avec un livre peut-être comme ceux qui sont en vente au musée, et surtout bien lire les explications. Certaines pièces sont absolument magnifiques qu’elles aient été réalisées dans des matériaux précieux comme l’ivoire, l’écaille ou la nacre “repercées” ou que les feuilles soient l’œuvre de peintres de l’époque :Toulouse-Lautrec, Degas, Forain, Gauguin ou Iribe. Certaines scènes représentées au XVIIIe siècle sont héroïques, comme cette gouache sur vélin de “Didon recevant les Troyens”. A partir du mariage de Louis XV l’inspiration se fait plus bucolique.
Pour mademoiselle Hoguet, la grande époque de l’éventail est le Second Empire et la Belle Epoque, juste avant la guerre 1914-1918. C’est alors que l’on voit des éventails en plumes de cygne, de paon et d’autruche, des dentelles montées sur l’écaille jaspée, le bois d’ébène ou la nacre.
On notera dans la première salle du musée, les outils des éventaillistes et des tabletiers, ceux qui fabriquent la feuille et ceux qui s’occupent des montures, avec des armoires vitrées aux tiroirs débordant de pièces en bois de macassar, de palissandre, de poirier, d’os, de nacre rouge, noire ou burgau .

Les éventails reproduits sur cette page n’appartiennent pas au musée. La plupart viennent de la collection particulière de la reine d’Angleterre

Renseignements sur http://www.annehoguet.fr/musee.htm

Visites les lundi, mardi et mercredi de 14 heures à 18 heures.
Fermeture annuelle au mois d’août.
Entrée : 6 €

[12, boulevard de Strasbourg, Paris X, 01 42 08 90 20

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