TEMOIGNAGES

Auroville, l’idéal perdu

6 juillet 2012

Lorsqu’elle était à Pondichéry, Helen Haynes a succombé à l’attraction
d’Auroville, emblématique utopie de la fin des années 60, fondé par une Française, Mirrra Alfassa plus connue sous le nom de la Mère, compagne du yogi Sri Aurobindo. Ce devait être le lieu d’une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalité… Visite en 2012.

“ Pour être honnête je n’y ai fait qu’un passage éclair car à aucun moment je ne m’y suis sentie bien.

Cherche humanité désespérément

A l’origine, il y a un très joli idéal dont on en attend peut-être trop. On imagine que ce lieu sans compétition est la réalisation d’un rêve de Peace and Love dans l’esprit des années 70, sourire, attention à l’autre, open heart… En fait, le long des pistes que je sillonne à vélo, personne ne salue ni ne sourit. Les Auroviliens pure souche en ont sans doute assez des touristes et semblent les prendre de haut. En outre, bizarrement, ils sont incapables de vous aider à comprendre comment se déplacer. A Auroville, il n’y a pas rien à voir, en dehors du Matrimandir, cœur battant de la ville. Les pistes qui serpentent entre les plantations et les jardins sont mauvaises et je m’épuise à tourner en rond sous le soleil à la recherche de quelque chose à faire ou à voir.

A l’horizon, le Temple de la Mère

Le Matrimandir, temple de la Mère, est une immense sphère dorée dont la construction a duré 37 ans ! Elle est effectivement très impressionnante. Il paraît que l’intérieur est extraordinaire, tout en marbre blanc, aérien, et il y a un jeu de lumières et volumes incroyables. On m’a dit qu’il y a une “énergie” rare à l’intérieur et que de méditer là est une expérience inoubliable. Le Matrimandir a été conçu et construit pour laisser passer un filet de lumière qui tombe du sommet et “perce” la plus grande sphère en cristal du monde. Comme dans les films !

Pour y pénétrer, il faut s’inscrire au Visitors’ center, et là brutalement nous voici transporté dans une sorte de Disneyland parfaitement incongru au milieu d’une ville où rien ne s’achète, tout se donne et se troque. Au Visitors’ center, tu te retrouves à faire la queue à des guichets et tu découvres des boutiques où les prix sont très élevés pour l’Inde. Même si les produits sont de bonne qualité, bio et bien packagés

Pour la méditation, repassez !

Autour de moi que des Blancs sauf un Tamul ou deux. Je me pointe au guichet pour savoir comment je peux accéder et méditer. Pas de bol. La vente des tickets est fermée le dimanche et il faut que je revienne le lendemain (entre 11h et 12h sinon 14h à 15h) pour récupérer un ticket pour pouvoir entrer le SURLENDEMAIN. D’accord. No comment. de toutes façons, la première fois que l’on y pénètre, on ne peut rester que 15 mn.

Que dire encore ? Moi j’ai trouvé Auroville un peu angoissant : tu ne sais qu’y faire, tu ne comprends rien. Certains viennent pour un jour ou deux, ou six mois ou six ans. Il n’y a de compte à rendre à personne. C’est un petit paradis de la fumette. Certains vont d’ashram en ashram, à la recherche d’enlightenment et/ou de pétard. D’autres se sont installés pour ne pas payer d’impôts en France. Mais Auroville n’a rien d’une secte comme on a pu le dire, il n’y a pas de gourou. C’est une communauté qui ne se développe pas tellement puisque aujourd’hui il n’y a que 2000 habitants au lieu des 50 000 prévus. Mais le miracle reste sans doute d’avoir transformé ce coin de désert en jardin tropical."

Voir aussi http://www.lemondecommeilva.com/L-Inde-avec-Helen-Haynes et http://www.lemondecommeilva.com/Le-dandy-de-Pondi

Photos de Helen Haynes

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