PARIS

Quelle était Gay ma Pride !

1er juillet 2012

J’ai vu passer la Schtroumpfette avec du poil à ses pattes bleues… Peyo dort en paix, c’est la Gay Pride !

D’où je suis, je peux faire le palmarès des manifestations par degré d’intérêt, d’amusement, d’envie de participer ou de pulvériser la foule qui passe toujours sous mes fenêtres. Surtout quand elle est armée de vuvuzelas dont la mode a passé comme passent les roses...

Les plus et les moins

La plus folklorique remonte à l’époque de Dominique Voynet, ministre de l’écologie : les chasseurs débarquaient dans Paris, trogne allumée par la vie au grand air et peut-être pas seulement. Ils faisaient des jeux de mots incompréhensibles pour la majorité des Parisiens : « La Voynet on va t’avoiner ». Déjà le blé, on ne sait plus vraiment à quoi ça ressemble… Ils étaient tous habillés en vert-de-gris avec des bottes de caoutchouc, comme dans le sketch des Inconnus sur la Galinette Cendrée, ils avaient amené leurs chiens de meute et même un sanglier en laisse !

La plus sympathique récemment était le 1er mai, juste avant le départ de Sarkozy. Il faisait beau et la foule s’égaillait dans les allées de l’Observatoire, savourant par avance la joie d’être débarrassée du Monarque, de son fils et du petit mitron.
La plus pénible reste l’inévitable Techno Parade, la plus triste aussi. D’abord, on revient de vacances et sans boules Quiès, les tympans demandent pardon. Son côté défilé d’autistes fait regretter la fameuse manif pour l’école libre de 1984 avec des jeunes femmes en serre-tête marine, chemisier à jabot et mocassins en faux Gucci. C’était la Dianamania et la malheureuse Princess Di n’avait pas encore découvert qu’un décolleté est plus vendeur que des fanfreluches au col.

Ambiance carnaval


La Gay Pride, tous les ans, on s’en lasse un peu mais il y a une vraie bonne humeur chez les participants qui attendent toute l’année pour s’habiller en Reine des Elfes, en Géant Vert, en Ludmilla Tchérina dans Le Lac des Cygnes, ou se balader les fesses à l’air avec des strings sans string. On a croisé l’enfant naturel, mais monstrueux, de Marie-Antoinette et de David Douillet, une Bianca Castafiore à la moustache frémissante, Madame de Fontenay en mini-jupe de dentelle et escarpins en 44, des cousins de la couronne britannique en kilt, chaussures à clous et tétons assortis, plein d’anges avec des ailes tatouées sur les omoplates, et d’improbables créatures à la Vincent McDoom sur chaussures à plates-formes qui marchaient les genoux pliés. C’est normal : au dessus de 7cm, on a du mal à garder les jambes droites -regardez Sarkozy, il a toujours les fesses en arrière. Mais il faut souffrir pour être belles, non ? D’ailleurs un question taraude : pourquoi les homosexuels sont souvent très beaux - c’est une réflexion récurrentes chez les femmes : les plus beaux ne sont jamais pour nous -, et les homosexuelles pas top ? Ou alors je n’ai pas bien regardé. Mais il faut faire attention car certaines, en plus des piercings, des tatouages et des cheveux gras, arboraient des débardeurs noirs : « la lesbophobie tue ». D’accord, les vieux en slip avec de lascifs laçages sur les hanches qui brandissaient des drapeaux arc-en-ciel et essayaient de danser étaient pathétiques. Les faux flics à la Village People, fesses de sortie et petit bedon de buveurs de bière n’étaient pas des sex-symbols non plus. Et j’ai cru reconnaître un ancien psy en combinaison moulante verte semée un peu partout de langoustines en plastique vert fluo.

Côté politique, c’était Harlem Désir (Désir ! « Rhâââ lovely » comme dirait Gotlib) qui s’y collait devant le char du PS. Il y avait aussi la CGT assez pimpante et tout derrière, la CFDT lugubre avec ses sympathisants en t-shirt orange, sans la moindre plume, et le Front de gauche sans Mélenchon.
Et après les boas, les paillettes, les confettis, les froufrous et les falbalas des gladiateurs et de Tatiana, Reine de la Nuit, c’est le très impressionnant ballet des petits hommes verts de la Propreté de Paris qui a envahi l’espace pour nettoyer la peinture à l’or, les canettes de Coca Zero et de bière et les plumules de dinde !

Participation en forte hausse par rapport à 2011 : 60 000 personnes contre 36 000, selon les chiffres de la Préfecture. Il faut attendre les chiffres des organisateurs qui avaient avancé 500 000 pour 2011.

Rappelons que la première Gay Pride a eu lieu en 1981, avant l’élection de François Mitterrand qui avait promis de dépénaliser l’homosexualité.

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