TEMOIGNAGES

En direct du paradis

4 décembre 2011

Après avoir passé quelques jours à Santiago – capitale très polluée du Chili- Valparaiso, « Valpo » en chilien, est une bouffée d’air frais. Sarah Ceriani nous raconte ce petit coin de paradis.

Valparaiso doit son nom de Valle Paraiso, val du Paradis, à sa situation topographique sur une magnifique baie au bord de l’océan Pacifique. Ce port fut fondé par don Pedro de Valdivia qui souhaitait ouvrir Santiago sur la mer. L’extraordinaire richesse des possessions espagnoles en Amérique latine attirant les pirates anglais, le gouverneur décida de faire élever un fort militaire au pied du Cerro Artilleria pour le protéger. Valparaiso connut ses heures de gloire au XVIII e et XIX siècles : en 1730, on y comptait déjà 100 maisons et 4 églises mais c’est avec l’indépendance du Chili en 1810, que Valpo devint la ville portuaire la plus importante de la côte Pacifique. La percée du canal de Panama lui fit perdre son importance et, de nos jours, le port vit principalement du tourisme.

Valpo est une ville sur deux niveaux, à deux personnalités. En 1730 un tremblement de terre catastrophique poussa la population à s’installer sur les cerros, collines, et c’est là que que l’on trouve, surplombant l’océan, des quartiers tranquilles de belles maisons au lustre passé, des demeures d’armateurs et de capitaines ayant fait fortune dans les mines de l’Atacama ou la pêche à la baleine.

Valpo avant tout, il faut s’y perdre : flâner à pied dans ses ruelles, monter et descendre ses rues pavées à flanc de falaise et découvrir sur le Cerro Alegre, des bâtiments couverts de tags et graffiti et même ce que l’on appelle le Museo a cielo abierto, musée à ciel ouvert, où de vrais peintres ont laissé des œuvres sur les murs. Chaque mur est une toile blanche, pour des écoliers comme pour des artistes reconnus.
Au pied des cerros se trouve la vraie ville, comme nous le dit notre guide local Christian, celle où les habitants travaillent et vivent, une ville sale, dont les bâtiments modernes sont bien loin du charme qui a valu à Valparaiso sa réputation de Perla del Pacifico.

La frontière entre les deux mondes se situe au pied des ascensores, funiculaires. Sur les 15 construits au XIXème siècle (autant dire que nous étions heureux d’arriver sains et saufs !), seuls 5 sont aujourd’hui utilisables. Le funiculaire Artilleria offre de loin la vue la plus jolie et la plus connue, celle que l’on trouve dans tous les guides. En montant à pic, on voit apparaître l’étendue de la ville, un dédale de couleurs, et à côté, l’étendue de l’océan Pacifique.

Aujourd’hui, classement au patrimoine mondial de l’UNESCO oblige, la mairie de Valpo n’accepte de nouvelles constructions sur les cerros qu’à condition de respecter la tradition : la nouvelle entité doit se fondre dans la palette qui fait le charme unique de la ville. Unique, parce qu’elle est, comme beaucoup de villes d’Amériques du Sud, l’héritage d’une culture hybride où se croisent, s’affrontent et s’embrassent des architectures Espagnoles, Germaniques ou Anglo-Saxonnes.

Pablo Neruda, comme bien d’autres artistes, y avait une résidence, aujourd’hui ouverte aux visiteurs. Il est facile d’imaginer comment ce lieu a pu inspirer et donner naissance aux fameux couplets du poète sur l’art, l’océan ou l’amour. Valparaiso possède un indéniable attrait romantique.

L’heureux bazar artistique et coloré lui donne une beauté simple et souriante, à laquelle il serait bien difficile de résister.

VALPARAÍSO,
qué disparate
eres,
qué loco,
puerto loco,
qué cabeza
con cerros,
desgreñada,
no acabas
de peinarte,
nunca
tuviste
tiempo de vestirte,
siempre
te sorprendió
la vida,
te despertó la muerte,
en camisa,
en largos calzoncillos
con flecos de colores...

Pablo Neruda

Pour l’avoir expérimenté, il est possible de visiter la ville en une après-midi ; ceci dit, pour ceux qui aiment prendre leur temps, les cerros abritent un nombre incalculables d’hôtels, depuis les hostals pour les petits budgets jusqu’aux hôtels boutiques tels que l’hôtel Zero, chic et très prisé.

Pour de futurs voyageurs intéressés par la possibilité d’un tour avec notre guide Christian, veuillez trouver ci-dessous son email et numéro local. Vous ne serez pas déçus.
Christian Blanco
cbcangas@gmail.com
+56 9 94149621

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