PARIS

Le Palais-Royal new look

18 octobre 2011

Le Palais-Royal n’en finit pas d’accueillir de nouveaux arrivants sous ses arcades. Il y a ceux qui trouvent naturellement leur place entre un spécialiste en médailles et décorations et un antiquaire et d’autres dont on se demande un peu pourquoi ils sont venus. Ce n’est en aucun cas une critique, c’est juste que le Palais-Royal n’est ni Saint-Germain-des-Prés, ni l’avenue Montaigne… Promenade automnale.

Parmi les « vieux de la vieille », il y a l’intangible A l’Oriental, fondé en 1862, avec son fouillis de pipes de bois, de terre, d’écume, plus pour les collectionneurs que pour les fumeurs qui semblent en voie de disparition. Dans le même esprit « tradition du Palais-Royal », quelques philatélistes accueillent les passionnés des timbres et on trouve encore des graveurs-héraldistes. Bien sûr, la Duchesse Brisée n’est plus et les spécialistes de la tapisserie au petit point s’en sont allés aussi…

Loin de la mondialisation

Parmi les tout nouveaux et très prestigieux, parlons tout de suite des deux qui se sont sans doute trompés d’adresse : Marc Jacobs et ses sept arcades côté Montpensier, Stella McCartney et ses huit arcades côté Valois. Peut-être aiment-ils véritablement le lieu mais leurs clientes viendront-elles au bord de ce jardin calme ? Ne préfèrent-elles pas les horizons plus balisés des artères consacrées au shopping majuscule ?
Autres brebis égarées, la très charmante équipe japonaise du Journal Standard de luxe qui propose de jolis produits dans de magnifiques matières et que l’on devrait pouvoir téléporter dans l’instant rue Bonaparte ou place Saint-Sulpice où le public serait plus réceptif. Maje en revanche est juste une marque comme il y en mille qui risque de banaliser le Palais-Royal tout comme Acne et ses piles de jeans et Corto Moltedo, bien criard dans cet univers subtil.

Des boutiques rares


Rassurez-vous, il reste beaucoup de boutiques qui donnent envie de s’engouffrer sous les colonnades, malgré les palissades et la gêne occasionnée par les travaux permanents.
Galerie Montpensier, découvrez une créatrice rare- et c’est cette rareté qui fait qu’elle a sa place ici- Sophie Hong et son travail sur la soie qu’elle teint, gaufre, plisse, laque pour faire des chemises, des vestes, des manteaux dans des couleurs sourdes et profondes.
On aime aussi beaucoup Epice de Bess Nilsen qui fut la première à réaliser une véritable collection d’écharpes et d’étoles ! Ici, on a le choix entre 68 modèles chaque saison, en plusieurs coloris, en lin, en laine, en laine et cachemire, en 100% cachemire… Les imprimés fleuris sont joyeux comme une brassée au printemps et les rayures sont irrésistibles !

Des accessoires uniques

A côté, Pellini, des bijoux en résine et pierres semi-précieuses, et l’incroyable boutique de gants de Mary Beyer, de l’artisanat de luxe (à partir de 300 €) fabriqué à Millau, avec des mitaines, des manchettes, de précieuses parures de mains en agneau et, pour les émirs du Golfe, des gants de fauconnier. Un autre gantier s’est ouvert galerie de Valois, la Maison Fabre qui s’occupe de nos mains au quotidien (à partir de 150 €) avec des mélanges mouton-poil- de-chameau, des « mitaines inversées » (juste des doigts), et de longues manchettes tricotées.
Accessoires toujours avec Marc Le Bihan, opticien, et surtout l’irrésistible Escalier d’Argent, petit univers dédié aux dandies avec les plus beaux gilets sur mesure de Paris et le plus vaste choix de nœuds-papillon. Les étoffes sont incroyables, le plus souvent des rééditions ou réinterprétations de tissages anciens en exclusivité, comme des poux-de-soie de toutes les couleurs !
On continue avec le salon de coiffure Très Confidentiel, dont on ne voit rien de l’extérieur, le restaurant VillaLys et ses tagines délicieux, et Maison de Vacances qui a un peu perdu le tonus de ses débuts.

Côté Valois

JPEG - 41.6 ko

La galerie du Beaujolais, en bout de jardin, est avant tout le royaume de l’exceptionnel Grand Véfour, même si les jouets de la Boutique du Palais-Royal sont charmants tout comme les boites à musique d’Anna Joliet.
Très discret, au tout début de la galerie de Valois, le boudoir des Parfums de Rosine, entre 15 et 20 parfums à la rose dont le petit dernier séduit avec son accord de violette et de fruits, Glam Rose. Ensuite ce sont les accessoires de Jérôme Dreyfus, Rick Owens, très black is black, puis Jérôme L’huillier le créateur qui met les femmes en valeur avec des modèles glamour et la Parfumerie de Serge Lutens. Ambiance Rome de la décadence en parme, mauve, violet, comme des fleurs nocturnes et une bonne cinquantaine de parfums capiteux dont 27 en exclusivité. Une surprise, l’Eau, fraîche et neuve comme une source (69 € les 50ml).
On finira de parcourir les arcades avec un tour au pays des souliers : Pierre Hardy, le nec plus ultra de ce qui se fait actuellement, et la maison Delage qui nous enchante toujours avec, par exemple, d’exquises ghillies améthyste pour des femmes qui ne prennent jamais le métro…
Et finalement un grand bravo pour Ibu Gallery, six arcades de mobilier, de déco et de bijoux formidables. La sélection est bluffante et l’accueil parfait. On a adoré les verres et vases de Lobmeyr, à découvrir d’urgence !

Aurait-on oublié Didier Ludot ? Non bien sûr, le roi de la petite robe noire est toujours bien là, des deux côtés, Montpensier et Valois, avec ses modèles vintage et ses créations. Cet automne, il nous présente Petit Bateau by DL. Une version noire des modèles maison.

VOIR AUSSI http://www.lemondecommeilva.com/le-palais-royal-metamorphoses,281
http://www.lemondecommeilva.com/le-palais-royal-et-la-comedie,289

MOTS-CLES :
Bookmark and Share flux RSS


form pet message commentaire
Qui êtes-vous ?