PARIS

Spécial Halloween !

12 septembre 2011

Le Manoir de Paris vient de s’ouvrir dans un monument classé de la rue de Paradis, une maison hantée au nom si calibré pour les étrangers que les Parisiens auront peut-être des doutes à l’idée de s’y rendre et pourtant… Nous l’avons testée à trois, un couple, Patrick et Paola, et moi, récit.

L’édifice où a été aménagé ce Manoir de Paris est l’ancien siège des faïenceries de Choisy-Le-Roy dont la façade, l’entrée et le vestibule sont tapissés de carreaux magnifiques. Sur le trottoir, nous sommes accueillis par un couple de lépreux, souvenirs des temps éloignés où une léproserie s’élevait à cet endroit. Et c’est l’habileté d’Adil Houti, le créateur belgo-américain, d’avoir racroché ce Manoir à l’histoire véritable de Paris et à ses légendes. Il n’a pas importé ce qu’il a déjà fait au Texas, ici on rencontre Quasimodo, Nicolas Flamel, le Masque de Fer et le Fantôme de l’Opéra ! Lépreux donc, très réussis surtout l’homme avec son haut-de-forme, ses ongles crochus et ses yeux blancs. On a beau savoir que ce sont des acteurs maquillés, on ne fait déjà plus les fiers.

Après cette délicate mise en bouche, de chairs en putréfaction et de plaies sanguinolentes, il faut entrer dans le labyrinthe qui va nous mener d’histoire en histoire. Il fait affreusement sombre avec pour certaines scènes des lumières stroboscopiques.

Le premier fantôme à nous tomber dessus est Philibert Aspairt qui partit dans les catacombes qui serpentent sous le Val-de-Grâce dans l’espoir de découvrir une bonne bouteille ayant appartenu aux Chartreux et s’y perdit. A mon immense étonnement, je pousse un hurlement de loup pris dans un piège. Patrick, cataphile averti, fait une remarque assez fine au sujet de l’infortuné Philibert,encore très maître de lui. Paola s’est recroquevillée de peur d’être dévorée, ce qui me ressemble plus. A partir de cet instant, nous savons que chaque recoin dissimule un fantôme plus ou moins affamé, prêt à nous bondir dessus, tous oripeaux déployés. Il s’agit donc de pénétrer sur chaque scène et le plus courageux s’y colle. Patrick a gagné ses galons de mâle intrépide et nous le suivons, agrippées à son t-shirt. Et là, ça se gâte : à la deuxième scène, il s’époumone à son tour comme un animal blessé, mort de peur. On a tous régressé à trois ans, pas plus. On s’agrippe, on se cache le nez dans le cou du voisin mais Patrick a une tactique sortie d’on-ne-sait-où : il fait des pas chassés sur le côté pour éviter de tourner le dos à l’attaque probable l On dirait une antilope qui cherche à échapper à un feu de brousse. Nous suivons plus classiquement -et moins gracieusement- de face, mais voûtées comme deux petites vieilles. Cependant quelles que soient nos tentatives de pa

C’est l’attente la plus pénible. Par exemple, dans une pièce, plus ou moins éclairée par un soupirail, une immense silhouette drapée de tissus flottants est dressée sur un piédestal. Elle ne bouge pas et … chut ! On ne révélera rien mais Paola supplie d’être épargnée et c’est peut-être à ce moment que je me suis griffée le menton jusqu’au sang !

Sur les treize scènes, inspirés de l’histoire de Paris et de grands romans populaires, nous avons tout mélangé, malgré le prospectus. Je me souviens avoir jeté le mien à un affreux qui se cachait dans une haie, aux Tuileries peut-être, dans l’espoir inepte de détourner son attention. Sans grand succès.
Donc, comme nous en sommes sortis vivants, nous recommandons chaudement ce Manoir de Paris. En groupe bien sûr !

Un bémol : on n’a le droit de toucher ni les décors ni les figurants qui ne doivent pas nous toucher non plus. Ce n’est pas exact, ils nous touchent. Peu, mais ils le font.
Deuxième bémol : ils sont tous habillés pareils, genre Halloween, malgré les différences d’époques. Enfin, c’est ce que l’on a cru mais nous étions dans un tel état...

Le Manoir de Paris, 18 rue de Paradis, Paris 10e.
http://lemanoirdeparis.fr

Horaires :
Jeudi et vendredi : 18h à 22h nonstop
Samedi et dimanche : 15h à 19h nonstop

Les 1, 2, 3 et 4 novembre : concours de déguisement.

A déconseiller vigoureusement aux femmes enceintes, aux cardiaques et aux épileptiques. Interdit au enfants de moins de 10 ans.
Parcours accessible aux handicapés.

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