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Et moi, et moi, et moi
22 mai 2011
Deuxième volet de notre visite d’Akamasoa, le village que le Père Pedro a bâti pour les pauvres de Tananarive.
Le Père Pedro nous attend à la grille d’Akamasoa, le village qu’il a sorti de la décharge de Tananarive. Il est grand et sa soutane ne fait qu’augmenter cette impression de haute taille. Il porte aussi une barbe blanche, comme le Père Noël ou les missionnaires dans Tintin au Congo. Sa voix et sa poignée de main sont assorties à la force qu’il dégage. On le suit dans un petit bureau à l’ombre et il raconte.
J’y pense et puis j’oublie
Il raconte son exaspération devant l’inertie des riches « totalement préoccupés par leurs propres problèmes », par leur « pouvoir d’achat ». Et c’est vrai que, vus d’ici, nos problèmes semblent dérisoires et nos gémissements indécents. « On veut juste que les enfants de l’hémisphère sud aient le droit de vivre dignement. » Et il nous parle de la « sobriété naturelle » de cette population qui se contente de sa ration de riz au repas, par rapport à l’abondance des pays du nord. Oui, nos poubelles pourraient faire vivre Akamasoa luxueusement et cette idée est infiniment dérangeante.
L’image d’un réveillon de Noël traverse furtivement nos esprits d‘autant plus que d’année en année, c’est à qui achètera les denrées les plus chères et offrira les cadeaux les plus dispendieux. Les magazines font des pleines pages sur les vins, les champagnes, les foies gras, les caviars et posent de vraies questions : « Dinde, oie ou chapon ? ». Les experts nous donnent leurs sentiments : la dinde, c’est trop sec. Trop banal. Le chapon, c’est pas mal mais encore faut-il s’assurer que c’est un vrai. Top qualité. On parle aujourd’hui d’un boucher, Yves-Marie Le Bourdonnec, le « Michel-Ange de la côte de bœuf » qui vendrait certaines pièces à 180 € le Kg et le jambon à 200 €, « mais du Noir de Bigorre, une race gasconne nourrie au trèfle et au gland ». Parce que nous sommes tous devenus des connaisseurs de vins, de cigares, de macarons, de champagnes… Fauchon contre Hédiard, Hermé contre Ladurée, ça c’est du lourd !
ça fait pas d’mal de s’faire du bien !
On pense aux thuriféraires de Ferran Adrià, aux journaux qui encouragent notre égoïsme jouisseur. La gourmandise n’est même plus un péché véniel, elle est devenue la marque des « bons vivants ». Et moi, et moi, et moi !
La honte nous submerge devant ce colosse qui nous explique qu’ici les gens travaillent pour 1 € par jour et que ce travail est déjà un miracle. Ici les pauvres se saoûlent, vendent et/ou abandonnent leurs enfants et deviennent fous. Le mauvais alcool à 70 ° coule à flots, moins cher que la bière et le Coca. Loin de nos bouteilles millésimées, habillées par es créateurs de mode ou de design...
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