Une première mondiale

28 janvier 2011

Donc, on commence par dire "merci" de nous avoir sauvé du style Sécu qui servait d’étalon de l’esthétique lunettière : monture fine en métal, gainé de plastique transparent rosé, et forme déterminée sans doute par les stylistes travaillant pour les couvents. Maintenant, le concept "accessoire de mode" est entré dans les mœurs mais autrefois, porter des lunettes était une vraie tragédie. C’était le matheux et, pire encore la matheuse, avec des boutons d’acné et un regard tout petit, perdu loin derrière ses culs de bouteilles.

Aujourd’hui, Alain Mikli installe au musée du quai Branly des dispositifs tactiles. On a vu et touché les dix tableaux en 3D de Beaubourg [1] et maintenant, grâce à un partenariat avec Nicolas Hueber, professeur au centre des Arts et Métiers, il offre aux handicapés l’accessibilité à quatorze œuvres majeures, reproduites en bas-relief ou en volume, dont une peinture éthiopienne de Saint Georges à cheval, un autel domestique venu d’Océanie, un masque amérindien, une extrémité d’étendard iranienne et une enseigne de tatoueurs des îles Marquises. Ces dispositifs, accompagnés de textes descriptifs en braille et gros caractères ainsi que d’un commentaire sonore, sont installés le long de la Rivière, parcours muséographique de près de 200 mètres de long, qui traverse le plateau des collections.

"J’ai voulu donner aux non-voyants la chance de découvrir quelque chose de radicalement différent : les arts premiers."
Et puisqu’il s’agit de partager " l’extrême richesse de ces œuvres issues de civilisations de cinq continents", essayez de découvrir ce parcours, véritable prouesse technique et première mondiale avec un non-voyant ! Il vous révélera des subtilités que vous n’aviez pas "vues" !

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