PSYCHO

J’ai testé pour vous la méditation

3 février 2011

D’abord trouver un moment seule, sans risque d’être interrompue par un « Euuuh, j’te dérange ? ». Couper les sonneries de téléphone, mettre le chat dehors car la dernière fois il est venu gambader sur mon plexus solaire avant de me labourer le biceps en ronronnant comme un fou.

Je préfère la méditation allongée car la position assise me fatigue le dos et cette gêne devient très vite obsédante. C’est même le nœud de l’exercice : tout peut devenir obsédant. Un « tic-tic » de réveil, un cheveu sur le front, la machinerie de l’ascenseur, la voix de Julien Lepers par la fenêtre de la voisine sourde : « Je suis, je suis, je suis… »
Finalement, je suis installée. Sur mon lit, la nuque calée par un oreiller, une petite couverture sur les jambes, les bras le long du corps. Je mets en marche le CD et je prends « une profonde inspire ». C’est parti.

Je dois me concentrer sur l’air qui entre, un peu frais, et celui qui ressort, tiédi. Je me concentre sur les narines ? Sur la gorge ? Les poumons ? Le ventre ? Non, le ventre, comme j’ai un peu faim, il va gargouiller. C’est vrai que j’aurais dû manger quelque chose. Une pomme. Il reste des boskoop ? Il n’y a plus de citrons non plus et cela ne va pas attendre le marché de samedi.
Aïe, déjà égarée, retour au passage d’air frais dans la gorge. Bizarre, je n’entends plus que mon cœur. C’est horrible, ce truc déclenche des palpitations. Elles résonnent dans toute ma cage thoracique. J’ai beau savoir que personne n’en meurt, c’est quand même impressionnant. Maintenant eles font palpiter mes lobes d’oreille qui doivent être rouge vif. Comment on dit déjà pour « rougir » ? Non pas énurésie. Pas Euphythose. Erythrose. Zut, ça y est : mes pensées se sont à nouveau échappées comme un vol de papillons vers la lumière. Il faut que je me concentre sur mes palpitations et que je leur envoie une petite brise. C’est ça : respirer là où ça coince. Mais mon cœur va sauter de ma poitrine comme le monstre dans Alien. Jamais je n’avais eu aussi peur au cinéma. Il faut que je vérifie si on voit les battements de mon cœur à travers mon T-shirt. Non, c’est idiot. Il faut juste que… mais pourquoi j’ai chaud comme ça ? Ma couverture me colle aux jambes, je vais étouffer. Non, non, je reprends : l’air est frais. Il entre par les narines, file dans les cornets… Ils se branchent où d’ailleurs les cornets ? C’est comme la trompe d’Eustache ? J’aimais bien quand je travaillais près de St Eustache. Quel quartier sympa la place des Victoires, c’était vraiment cool. Et le Louis XIV, remplacé par je-ne-sais-quelle boutique… ça y est j’ai reperdu le fil.

Retour à ma respiration : là, je suis carrément en apnée. On recommence. Je suis allongée comme ça depuis combien de temps ? C’est bizarre, cela me tire un peu sous l’omoplate droite. Ou ce sont les cervicales à force d’être sur mon ordi ?

Il m’a dit quoi l’ostéo ? Reculer le menton mais l’oreiller me gêne.
C’est peut-être une plume qui me pique la nuque. J’ai envie de bouger. Et l’autre qui continue son bla bla avec toujours les mêmes erreurs de liaison. J’aurais dû choisir le CD de Giraudeau. Affreux qu’il soit mort. Beaux yeux, belle voix, beau mec. Je ne l’ai jamais vu dans aucun film. Ou si, un idiot, L’Année des Méduses. Les méduses, elles étaient aussi dans le crâne du scénariste. Quel navet ! Et l’actrice ? Elle a disparu. J’ai sommeil, je n’arrive plus à me souvenir de ce que je dois surveiller et je vais me mettre en chien de fusil, j’ai vraiment mal à l’omoplate. Mmmm, c’est trop bon... dodo !
C’est grave docteur ?

Sur le même sujet  : http://www.lemondecommeilva.com/la-meditation,079
et http://www.lemondecommeilva.com/la-liberte-avec-la-pleine,100

Pour en savoir plus, allez sur http://lapleineconscience.com/
Un blog clair et bien fait, très éclairant et complet sur les questions que l’on se pose.

Les sublimes photos de papillons viennent du blog :
http://mesphotosdanimaux.bloguez.com

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