Epoxy au Louvre

23 mai 2022

Quand on a vu l’éminent professeur Jean Yoyotte rire devant un cartouche apparaissant dans le film “Cléopâtre” parce qu’il y avait une confusion entre le dessin d’un œil et celui d’un faucon, on sait qu’autrefois les conservateurs de musée et les commissaires d’exposition étaient de gentils spécialistes capables de faire des blagues en hiéroglyphes et en écriture cunéiforme. Bref, ils étaient super savants.

Béliers sacrés

Ce n’est pas le risque encouru à l’exposition "Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata” au Louvre.
La plupart des objets présentés viennent des salles égyptiennes du Louvre et sont effectivement très belles comme la triade d’Osorkon, haute de 9cm parce que l’on y voit trois dieux, Osiris, Isis et Horus. Quelques belles pièces sont venues de Londres, Oxford, Berlin et Copenhague comme de grands béliers sacrés d’Amon qui protègent les pharaons. La magnifique affiche représente en fait une toute petite statuette et on ne comprend pas immédiatement ce dont il est question dans cette exposition.

Pharaons en epoxy

Le plus spectaculaire dans le sens hollywoodien est dû à la technique d’une société allemande TrigonArt qui a recréé des statues brisées, découvertes en 2003 au Djebel Barkal (Soudan). Si vous avez aimé Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille, et ses statues de carton-pâte, vous adorerez ces copies 3D en époxy façon granit. Le pschent rouge et blanc irait très bien à Ramsès II-Yul Brynner.

Belphégor

C’est bizarre pour ne pas dire plus ! Le premier qui vous accueille, le colosse de Taharqa, se comprend comme la bande annonce d’un film faite pour attirer la chaland… La dernière salle, en revanche, avec ses sept statues, sept rois, est à réserver à ceux qui ont raffolé de Belphégor dans les couloirs sombres de l’antique série télé !

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