LIVRES

Cap plein nord !

18 mars 2021

Un an à ne pas pouvoir sortir à l’heure que je veux, autant que je veux pour aller où je veux et avec qui je veux, m’a donné l’occasion de parfaire ma connaissance des romans policiers ici et là. D’où cette légère fixette !

On a déjà parlé des plus célèbres auteurs suédois et danois mais bien sûr l’engouement pour le crime où le sang se congèle à peine jailli de la jugulaire en a suscité d’autres que je n’ai pas encore essayés, ou peu. L’hypnotiseur du couple qui signe Lars Kepler est intéressant mais, pour l’instant, je n’ai rien lu d’autre. Et je ne connais pas (encore) Maj Sjöwall avec Roseanna, ni Hakan Nesse, ni Leif G.W. Persson présenté comme la star depuis le décès d’Henning Mankell. Bon, on reconfine ?

Les Norvégiens

Dans l’équipe des super-connus, Jo Nesbø dont je n’ose plus dire le nom à haute voixdepuis que j’ai lu quelque part qu’il ne se prononçait ni "jo" ni "nesbo". Mais je peux l’écrire. Il parait que son héros, Harry Hole (beau gosse alcoolique gros fumeur perdu pour les femmes qui le trouvent trop irrésistible) rappelle le Harry Bosch de Michael Connelly et bien sûr comme je fréquente beaucoup Hieronymus Bosch, je ne suis pas d’accord. Harry Bosch, sans doute à cause de son prénom impossible, a beaucoup plus d’humour et la série avec Titus Welliver rend bien l’ambiance. Ceci dit, j’ai beaucoup aimé Le Fils de Jo N. et, si le confinement devient une habitude, je referai sans doute un essai, tant que les bibliothèques municipales voudront bien m’accueillir.
Autre héros au nom imprononçable par un palais plus au sud que les fjords, Varg Veum créé par Gunnar Staalesen, un travailleur social reconverti en détective privé.C’est plutôt bien même s’il est souvent difficile de s’y retrouver entre les prénoms d’homme ou de femme, entre les noms de montagnes et de bourgades prises dans la glace. Comme Varg (loup ) aime remonter le temps et ravauder des histoires anciennes au présent, tout en faisant des allusions très fines sur les différents accents, on peut s’y perdre et finir par lâcher l’affaire. L’avantage est que Gunnar S. est un écrivain prolifique : par temps de couvre-feu, c’est précieux.

Les Islandais

Un peu râpeux les Islandais ! Rien que les noms sont impossibles : vous vous souvenez de ce volcan qui a rendu fou tous les journalistes de télévision ou de radio ? L’Eyjafjallajökull. Le reste est à l’avenant. Mais Arnaldur Indridason sait trousser des intrigues passionnantes même si son héros, Erlendur Sveinsson, est l’inspecteur le moins sexy de toute la galaxie avec sa veste élimée et son vieux pull. D’un sérieux impitoyable, il se fond dans des paysages âpres dont on ne peut imaginer l’inconfort depuis notre 45° de latitude nord. Il traque les méchants au cercle polaire, dans le blizzard et le brouillard et ce ne sont que disparitions de marins perdus en mer, de chasseurs, de randonneurs et de paysans engloutis dans cette nature inhospitalière. Le Danemark à côté, c’est les Bermudes avec son soleil de plomb et ses créatures lascives qui boivent des punch coco ! Intéressant aussi Ragnar Jonasson qui lui ne se contente pas des fjords de l’est mais file au nord du nord, à Siglufjördur.
Il parait que Yrsa Sigurdardóttir est la reine du polar islandais si Arnaldur en est le roi…Ce sera pour le prochain confinement ! Et avant de quitter ces étendues sombres et glacées, ajoutons que l’évocation des plats et gourmandises peut être à la limite du tolérable. Le poisson cru au petit déjeuner c’est facile mais il y a aussi des préparations d’aileron de requin avec des testicules de mouton, des nageoires de phoque, des saucisses de foie, des têtes de mouton et du gras de baleine.

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