EXPOS

Le Hanbok à Guimet

18 mai 2020

Déconfiné ? Oui, oui, plus ou moins. Plus besoin de s’autoriser par écrit d’aller acheter le pain sur le trottoir d’en face, ni de chronométrer la promenade… Mais les expos et les musées, c’est toujours "non". Donc voici un nouveau chapitre des "expos que vous ne verrez pas" : "L’étoffe des rêves de Lee Young-hee" au musée Guimet.

Se pourrait-il que les robes de Peau d’Ane, couleur du temps, couleur de lune ou de soleil, aient été filées en Corée ? Quand on découvre la collection que la créatrice Lee Young Hee a léguée au musée Guimet on se pose la question. Avec 1 300 pièces, le musée parisien possède désormais la plus grande collection au monde de textiles coréens hors de Corée !

Le Hanbok


En 1993 Lee Young-hee montre une collection de prêt-à-porter à Paris, et présente un défilé haute-couture l’année suivante. Ses "étoffes de vents et de songes" enchanteront les défilés haute-couture jusqu’en 2016 à Paris, ainsi qu’à New York. Elle avait décidé de faire connaitre le hanbok, vêtement traditionnel des Coréennes, de le rendre aussi populaire que le kimono. Cette exposition montre à quel point elle avait travaillé, re-travaillé et re-créé cette tenue reconnaissable à sa longue jupe ample, chima, à sa veste courte, jeogori , fermée par un nœud plat. Les manches de cette sorte de bolero sont joliment arrondies comme des ailes de papillon et serrées au poignet.

Baji pour les hommes

Le hanbok s’accompagne, suivant le saison, l’occasion ou le rang social avec des robes de dessus, des gilets, des vestes, des manteaux, sans oublier les coiffes, les chapeaux, les épingles précieuses et ornements en tous genres : éventails, ceintures, chaussettes, chaussures et sous vêtements dont une bande pour plaquer les seins.
A noter, le hanbok existe aussi pour les hommes : la veste est plus longue et se porte avec un pantalon, le baji.

Couleur de rêve


L’ensemble est d’une grâce et d’une élégance totale d’autant plus que Lee Young Hee a fait réaliser ces tenues dans d’impalpables étoffes de soie et de ramie, une plante de la famille de l’ortie fréquemment utilisée pour le tissage. Elle mélange la soie à la fibre de bananier et introduit également de nouveaux matériaux tels la fibre d’ananas pour atteindre cette transparence, ces jeux de moire par superpositions ! Quant aux teintures qu’elle met au point avec des moines, elles lui permettent d’obtenir une très grande variété de nuances, des dégradés lumineux et des effets de teinture à réserve. Elle a même inventé une teinture au jus de kaki et il est aussi difficile de décrire ses créations autrement qu’en les comparant aux infinies couleurs des plumes d’oiseaux, des pétales des fleurs, de l’écorce des arbres ou des nuages…

Vêtements de cour

Bien sûr, Lee Young-hee s’est beaucoup inspiré des pièces anciennes, des tenues de cour de l’époque des Trois Royaumes (57 avant JC à 668) et c’est donc à une véritable découverte de la Corée et de ses traditions que cette expo nous emmenait : reconstitutions historiques minutieuses, hanbok contemporains ou encore de créations affirmant un syncrétisme entre la tradition coréenne et le vêtement occidental, telles ces sublime robes bustiers qui sont, en fait, des hanbok montant au dessus des seins, portés sans veste.

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