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Vite avant la fermeture !
6 septembre 2018
Retour de vacances ? On retrouve avec plaisir les musées parisiens, leurs expositions, leurs collections, leurs merveilles !
Deux visites s’imposent avant que les portes ne se ferment, l’une au Louvre, Pastels XVIIe et XVIIIe siècle, jusqu’au 10 septembre, et l’autre au musée d’Orsay, En couleurs, la sculpture polychrome en France 1850-1910, jusqu’au 9 septembre.
Signalons tout de suite que ce qui vous attend au Louvre n’est pas une exposition, ce sont les collections de pastels du musée, les plus extraordinaires du monde. Ces œuvres magnifiques ne vont pas repartir à St Pétersbourg ou Boston, elles resteront au Louvre mais ne seront plus visibles en permanence pour en préserver les couleurs et la délicatesse.
Mécénat
Ajoutons que ces quelques 150 chefs d’œuvres ont été systématiquement restaurés grâce à des mécènes puis remontés afin d’être protégés de la poussière. C’est la maison Canson, connue de tous les écoliers, qui a travaillé en particulier sur le somptueux Portrait de la marquise de Pompadour de Maurice Quentin la Tour.
Que dire de plus ? La visite est un émerveillement, des études par Le Brun du visage de Louis XIV, des portraits de Joseph Vivien des petits-fils du roi, des autoportraits de Chardin…
Profondeur psychologique
Il y a ceux que l’on connait par cœur, comme les incomparables Quentin La Tour, Louis XV, le Maréchal de Saxe, la reine Marie Lesczczynska et la ravissante Pompadour, mais aussi ceux que l’on découvre plus ou moins, Joseph Ducreux, Adelaïde Labille-Guiard, rivale d’Elisabeth Vigée Le Brun, Gustaf Lundberg et un admirable portrait de Vergennes, Joseph Boze…
Il faudrait tous les citer tant leur art dans le maniement de crayons de couleurs sait rendre la personnalité de chaque modèle. N’oublions pas Jean-Baptiste Perronneau et sa célèbre jeune fille tenant un petit chat, ni Rosalba Carriera. Si donc vous aimez les pastels, ils ne sont plus visibles que quelques jours !
Blanc ou en couleurs ?
L’exposition du musée d’Orsay en est bien une, avec là aussi, une date de fermeture qui approche. Bien que nous n’en soyons pas toujours conscients, de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, la sculpture occidentale est le plus souvent polychrome. La couleur est alors progressivement abandonnée par l’art savant, qui prend pour norme esthétique la blancheur des marbres gréco-romains ayant perdu leur polychromie après des siècles d’enfouissement. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’elle réapparait, sans doute car des découvertes archéologiques ont montré que les statues antiques et médiévales étaient polychromes.
Jeux de marbres
On va pouvoir admirer deux types de sculptures en couleurs, la polychromie "naturelle", assemblage de marbres de couleurs différentes et parfois de bronzes patinés, et "artificielle", mise en peinture de tous types de matériaux (marbre, plâtre, ivoire, cire, bois) auxquels peuvent s’adjoindre des ornements précieux. Ce sera l’occasion de voir quelques magnifiques portraits de Charles Cordier parallèles à son grand projet de galerie ethnographique décrivant les différents types humains. Extrêmement décoratives, nombre de ses oeuvres sont acquises par Napoléon III et l’impératrice Eugénie et par des collectionneurs comme le baron de Rothschild.
Masques de cire
En ce qui concerne la polychromie artificielle, certaines statues sont dérangeantes par leur côté réel mais figé. On dirait des masques mortuaires, surtout lorsqu’il s’agit de portraits en cire. Et même la Petite danseuse de 14 ans de Degas qui pourrait être charmante ressemble à une momie.
A côté de ces portraits, ne pas manquer les monstres bizarres de Jean Carriès en céramique émaillée et les statues en grès d’Auguste Rodin réalisées par Paul Jeanneney, céramiste de renom.
En haut à gauche, Jean-Baptiste Perroneau
Au milieu à droite, Charles Cordier
En bas, Maurice Quentin La Tour
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