SANTE

Les gynécos médicaux, pourquoi ?

6 mars 2017

Le Monde comme il va vous demande régulièrement de remplir des questionnaires pour le CDGM, Comité de Défense de la Gynécologie Médicale, alors si on faisait un petit point ?

La conférence de presse du CDGM qui faisait état de vos témoignages a eu lieu le 3 mars au Sénat et voici ce qui s’est dit : les gynécologues médicaux disparaissent un peu partout, ils partent à la retraite et ne sont pas remplacés.

Médecine sur mesure

Pourquoi est-ce grave ? Rappelons que la gynécologie médicale, exclusivité française, est une spécialité mise au point sur mesure pour les femmes. Et cette médecine sur mesure a amélioré considérablement leur vie au fil des décennies. Elle représente la possibilité pour une femme de se faire suivre tout au long de sa vie, des premières règles à la ménopause et au plus grand âge, en passant par tous les problèmes hormonaux possibles, les choix de contraception, les grossesses, le suivi gynécologique pour la prévention du cancer de l’utérus, du col de l’utérus et celui du sein…

Création du CDGM

En décidant d’arrêter net la formation de gynécologues médicaux en 1984 pour s’aligner sur l’Europe, Michèle Barzach, elle-même gynécologue, a initié un énorme recul de la santé des femmes. La France se glorifiait d’avoir un taux d’hystérectomie plus bas que dans les autres pays occidentaux et d’une meilleure prévention des cancers et n’acceptant pas cette décision qui mettait en danger la vie des femmes, des femmes et des gynécologues ensemble se sont mobilisées : en 1997, elles créaient le CDGM et, à force de se battre, elles ont réussi à obtenir le rétablissement de la formation de gynécologues médicaux en 2003 ! Pas mal, non ? Et on peut consulter directement un gynécologue médical, sans passer par son généraliste, même si dans la plupart des cas les généralistes se montrent compréhensifs.

Combler un trou

Mais le nombre de gynécologues médicaux formés par an est trop bas pour combler le trou béant laissé par 17 ans sans formation. La lutte continue donc, outre pour nous, pour nos filles et petites filles pour qu’elles ne soient pas obligées d’aller se faire faire un frottis chez un généraliste, suivre par une sage-femme ou consulter pour une maladie bénigne du sein chez un gynécologue obstétricien, non que le CDGM ait quoi que ce soit contre les uns et les autres : c’est juste une question de formation. Et c’est précisément ce qui est important pour la santé des femmes. Le gynécologue médical, après 7 ans de médecine, se spécialise en gynécologie médicale pendant 4 ans. Le généraliste passe trois mois dans un service, la sage-femme étudie la maïeutique pendant 5 ans mais la gynécologie médicale seulement un mois, trois fois par semaine. Le gynécologue obstétricien est un chirurgien avant tout. Un neurologue n’est pas un neurochirurgien, et vice-versa.

Pénurie

Il faut savoir que quatre départements n’ont déjà plus de gynécologue médical, que treize en comptent un seul et que certaines femmes doivent faire des kilomètres pour en consulter un… Il n’y a plus que 1212 gynécologues médicaux en exercice, soit une densité de 3,5 pour 100 000 femmes, plus en Ile-de-France qu’en Bourgogne-Franche-Comté. Battons-nous donc pour qu’il en soit formé suffisamment pour que toute femme puisse en consulter sans que ce soit le parcours du combattant.

Pour en savoir plus, voir le site du CDGM : www.cdgm.org

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