Et la pudeur, bordel !

29 janvier 2016

La pudeur, c’est quoi ? C’est quoi et pour qui ? Les cultures et les religions lui donnent souvent des sens très particuliers que les personnels soignants ne connaissent pas et plutôt que de s’affronter, ou choquer, voici l’occasion d’en savoir un peu plus.

Question de culture

Lors d’un séjour chez les Yanoami du Brésil, en 1969, [Irenäus Eibl-Eibesfeldt] s’aperçoit que les femmes se sentent nues et indécentes dès qu’elles ne portent plus les ficelles qui se croisent sur leur poitrine [2]. Précisons que ces femmes vivent entièrement nues, tout comme les hommes.
On a aussi tous entendu parler de ces maris qui refusent que leurs femmes soient soignées par des médecins hommes, mettant ainsi leur vie en danger, et au Japon, il est impensable qu’une femme accouche nue. Elle porte toujours une sorte de jupe qui la dissimule aux regards, d’autant plus que famille et enfants assistent souvent à l’évènement. Pas question non plus de laisser échapper le moindre cri, la plus faible plainte !

Respect de l’autre

Entre parenthèses, il est d’ailleurs douteux que les Occidentales aiment être exhibées à tous les regards : une maman de jumeaux expliquait qu’elle avait dû accoucher devant une vraie petite foule et ce n’était visiblement pas ce qu’elle avait préféré ! Une chose est sûre, les professionnels ne sont pas formés à toucher l’autre. Le problème est en général évacué en mettant en avant l’intérêt technique. Mais certaines femmes peuvent prendre des risques pour ne pas être vues et auscultées toutes les deux minutes. Qu’en est-il du respect de l’autre ?

Ateliers

L’intérêt de ce colloque résidera aussi dans les ateliers participatifs : les professionnels pourront se mettre en situation de vivre la gêne puisque les sages-femmes, pas plus que les médecins et les infirmières ne sont jamais "touchés" ! Il y aura des ateliers d’initiation à la danse orientale, de yoga thaï et même de boules de geisha.

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