La folie des régimes

27 avril 2015

On a tenté la journée ananas, ou pomme, ou betterave, la diète sans sucre mais avec de l’aspartam à gogo, la diète sans graisse, la diète sans gluten, celle où l’on pèse tout, celle où l’on ne pèse rien, les protéines en sachet et rien à côté, le végétarianisme, la méditation, le vélo d’appartement, la zumba, le yoga … Le régime crétois couplé à la marche afghane ? La spiruline sur un lit de baies de goji et une ceinture Slendertone ? On confond « bon pour la santé » et « bon pour la ligne ». On se jette sur les amandes et autres noix et noisettes, puisque ce ne sont pas de ces abominables calories vides comme des macarons pleins de gras et de sucre. Rigoureusement délicieux !

Capitons : le retour

On a tous et toutes perdu un peu de ventre, un rien de fesse, quelques centimètres de tour de cuisse et le temps de changer de taille de jean les capitons sont de retour comme si on leur avait manqué. Ils sont même revenus avec des copains.
Alors on ne fait rien ? Le sport ne suffit pas comme le confirme une étude du British Journal of Sports Medicine [1], c’est bon tout court mais la clef d’une perte de poids est la nourriture. Il faut manger sainement et moins. Ce qui est compliqué car l’industrie emploie des méthodes dignes des fabricants de cigarettes pour nous rendre accros.
Nous serions donc coincés, ligotés, captifs des McDo, Coca-Cola et autre KFC ? Un peu mais voici le Dr Deepak Chopra qui vient à notre secours. Indien vivant aux Etats-Unis il connaît les forces et les faiblesses d’ici et de là et nous intime très clairement « Arrêtez les régimes ! » [2].

Gérer le stress

Impossible de tout résumer ici mais il nous invite à ne pas considérer notre corps comme une machine en panne, à garder en tête l’aspect humain et non mécanique. L’essentiel de sa réflexion est « De quoi avons-nous faim ? » : la vie nous apporte-t-elle ce qui nous nourrit, ce qui nous comble ? Et si, pour remplir ce vide et remplacer ce qui nous manque, nous réfléchissions un instant avant de nous jeter sur le gras et le sucre. Le Dr Chopra insiste sur la liberté que nous avons de prendre le temps, grâce à des techniques de respiration et/ou de méditation, pour éviter ainsi l’overdose de chocolat. Apprenons à gérer le stress sans manger.
Donc pas de régime mais on s’inspire de l’ayurveda qui insiste sur l’importance des couleurs dans l’assiette, des nutriments et des goûts (salé, sucré, acide, amer, piquant et astringent). On consomme les produits de saison (pas de fraise en février ni de melon en mars), frais cueillis (vive les circuits courts !) frais cuisinés ou croqués et on déguste calmement avec des gens que l’on aime, dans le calme. « Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix qu’une maison pleine de viande avec des querelles » [3] !

La méthode Chopra

Que celui qui n’a jamais connu des ambiances de repas tendues me jette le premier croûton de pain (sans gluten) ! Le bruit des fourchettes dans les assiettes, les soupirs, et l’équation impossible à résoudre : "comment mâcher les dents serrées ? " La méthode Chopra, c’est ça et bien d’autres choses encore mais c’est vrai que l’on peut faire une pause entre le pic de détresse diffuse et l’enjambée jusqu’au placard ou au frigo. Pas longue mais on peut y parvenir et réfléchir un instant, juste le temps de s’interroger sur ce "de quoi ai-je faim ? ", comprendre que l’on se sent seul(e), inutile, épuisé(e), en colère, frustré(e), scandalisé(e), apeuré(e)... et que la tablette de chocolat lait-noisettes ou le pot de vanille-fudge-noix-de-pécan n’est pas la bonne réponse.

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