TOURISME

Noël en son royaume

9 décembre 2010

Noël a un pays, l’Alsace et une capitale, Strasbourg.
Il n’est qu’à y assister aux derniers préparatifs de l’Avent pour comprendre qu’ici, Noël, c’est autre chose. Ou alors, c’est la France -de l’intérieur- qui a fini par remplacer Noël par une grosse fête de la consommation. Grosse bouffe avec foie gras, huîtres, saumon, poulardes, chapons, homards. Avec champagne et alcools. Avec gros cadeaux, encombrants si possible… une fête dont on évalue la réussite aux m3 de papiers d’emballage qui débordent des poubelles, au nombre de bouteilles vidées, aux maux de tête et d’estomac. Au découvert sur le compte bancaire.

Noël ne s’achète pas en prêt-à-consommer à Strasbourg. Il se prépare longtemps à l’avance comme le faisaient parents et grands-parents. Noël s’appuie sur des traditions séculaires dont chaque geste renvoie à la lignée de tous ceux qui l’ont fait auparavant et si l’Alsace est si bien rodée, c’est que l’on y trouve la première mention du « sapin de Noël », à la bibliothèque humaniste de Sélestat. C’est là aussi que l’on a inventé les boules de verre soufflé pour remplacer les pommes. C’est encore là que la fête de Saint Nicolas a été remplacée par la naissance de l’Enfant Jésus parce qu’un pasteur protestant trouvait que Saint Nicolas sentait le papisme à plein nez ! La fête des Lumières scandinave s’y superpose à Hannuka, le bonhomme Janvier au général Hiver et tout est pour le mieux à l’ombre d’une cathédrale catholique qui fut protestante et qui veille comme une sentinelle sur sa ville.

La cathédrale en majesté

Dans le ciel plombé par la neige qui se prépare, sa silhouette se détache, incomparable de délicatesse et d’envol. A l’intérieur, la nef a revêtu ses habits de fête, quatorze magnifiques tapisseries du XVIIe siècle, racontant la vie de la Vierge, réalisées à l’origine pour décorer le chœur de Notre-Dame de Paris.

Sur le parvis et sur toutes les places, grandes ou petites, on s’active pour monter les chalets de bois qui vont abriter le marché. Chacun arrive avec le sien, parfois celui qu’il a hérité de ses ancêtres car ici, le premier Christenkindelsmärik date de 1570. Et avant il y avait déjà un marché de la St Nicolas autour du 6 décembre…

Féérie de lumières

Autant que les denrées que l’on y trouve, le succès du marché de Noël s’explique par l’atmosphère particulière d’une ville qui s’active pour mettre des étoiles dans les yeux des petits et des grands. Il y a les parfums de pains d’épices sortant du four au coin de la rue des Dentelles, les décorations sur les façades et les illuminations. Rue des Hallebardes, on installe les neuf splendides lustres offerts par Baccarat il y a quelques années. Emballés dans des coffrets de polystyrène, chaque pampille est soigneusement mise en place dans le tintement clair du cristal. L’équipe s’amuse des regards incrédules, fière d’accrocher au ciel sombre de la ville ces féériques luminaires : « On est comme ça à Strasbourg ! »

Rien n’est trop beau en effet pour que cette période nous fasse retrouver la délicieuse impatience des semaines qui mènent jusqu’à Noël et nous allons vous faire partager quelques rencontres que nous avons faites au pays de Noël !

+ SUR LE SUJET : Rencontre avec la seule décoratrice de sapins, Antoinette Pflimlin http://www.lemondecommeilva.com/Antoinette-la-fee-des-sapins et Traditions gourmandes, Bredele, Christstollen... http://www.lemondecommeilva.com/Noel-alsacien-lecon-no3

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