Question de beauté

20 mars 2015

Certains refusent même le titre de journaliste à celles qui reçoivent des colis tous les jours, avec un bouquet de fleurs magnifiques, tant tout est payé et contrôlé part les annonceurs, par la pub.

Il faut savoir qu’il est impossible d’écrire quelque chose d’aussi nuancé que "la crème XYZ a parfois tendance à briller un peu sur certains épidermes". D’ailleurs un produit griffé dont le contenant coûte plus cher que le contenu, ne fait jamais "briller", il satine !
Impossible également de faire un palmarès des meilleurs produits de soin ou de maquillage.

Faux bancs d’essai

Ils sont tous pareillement formidables : c’est pour cette raison que les articles sur "nos meilleurs anti-rides" ou "anti-capitons" sont tellement fastidieux. Ils sont tous efficaces, voluptueux au toucher et parfumés juste comme il faut...Oui, mais moi, je prends quoi ? Certains annonceurs poussent le vice à calculer l’espace qui leur est donné dans les articles, par rapport à ce qu’ils paient en pub. "Oui mais Cherlain a plus long que moi alors que j’ai pris 30% de pub plus que lui et comme c’était une quatrième de couverture, cela m’a coûté beaucoup plus cher !".

Impossible donc de s’y fier. Sans parler des légendes des photos qui sont totalement truquées.
Au Monde comme il va, on teste et comme on est normalement occupé, on finit par ne garder que très peu de produits, ceux qui sont rapides et agréables à appliquer. Et ce ne sont pas toujours des produits de grandes marques ayant pignon sur magazine, les chouchoux de nos journalistes beauté qui ont été livrés directement à domicile, en toutes les nuances possibles, plus un petit cadeau sympa genre le paréo de l’été ou un voyage sur une île de rêve.

Tiroir de pro

Le Monde comme il va ouvre donc ses tiroirs et pour montrer que nous ne sommes pas contre les marques lorsqu’elles proposent un vrai progrès. C’est le cas de Givenchy qui a mis au point une "blush mémoire de forme" [1]. Lorsque nous l’avons reçu, nous avons souri à l’intitulé qui surfe sur une vague technico-scientifico-industrielle. Les pare-chocs qui se regonflent, le matelas qui garde nos formes au chaud, les armatures de soutien-gorge... mais un blush ? Il garde la mémoire de nos pommettes et refusent de rosir les joues quand elle ne reconnaissent pas nos empreintes digitales ? Bref on a pensé très fort que c’était un faux progrès. Mais voilà, des mois plus tard, on s’en sert toujours et il nous accompagne dans tous nos déplacements !
Alors pourquoi ? Sa couleur est géniale, naturelle et pimpante. Sa consistance se fond avec le reste du maquillage ou avec la peau : pas de paquet, pas de démarcation, pas de grumeau. On peut rosir légèrement ses pommettes ou se la jouer "cour de Versailles", très artificiel, mais toujours homogène, estompé comme on le désire. Et la "mémoire de forme" ? Dans le pot lui-même, un petit cube de plexi tout joli, le blush garde toujours une surface lisse, impeccable, comme si c’était neuf. Pas de vaguelettes, pas de traces de doigts, pas de soupçons de rancissement... Cela reste séduisant comme un produit neuf !

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