EXPOS

Jusqu’au dernier bouton...

11 février 2015

Jusqu’au 19 juillet, le musée des Arts Décoratifs nous convie à une expérience qui sera pour certains l’équivalent de la petite madeleine, ronde et dodue de Marcel Proust. Il s’agit d’une exposition sur les boutons, en ivoire, en nacre, en porcelaine, en papier mâché, en bois, en bakélite, en plastique, en verre, en strass, en céramique, en métal… et en diamants !

Nous avons tous une boite à boutons au fond de notre mémoire, une boite qui contenait des biscuits ou du lait Guigoz, une boite un peu mystérieuse où il faisait bon fouiller pour le bruit des boutons qui s’entrechoquaient, pour le plaisir d’y enfoncer les doigts et remonter un modèle rare.

Coccinelles et papillons

On allait à la pêche aux petites maisons jaune et marron, aux pâquerettes épanouies, aux boules sculptées en bois d’ébène. Derrière chaque bouton, il y avait un vêtement, un enfant, une femme, une histoire : “ça, c’était les petits boutons recouverts de cuir lilas des gants longs de ta grand-mère. Il fallait un tire-bouton pour les passer dans la bride. Là c’était une brassière avec des petites fraises que portaient ta sœur et ici les coccinelles du cardigan de ton frère. ”Puis la boite à boutons reprenait sa place dans ce meuble indochinois, aux portes coulissantes, incrusté de nacre…

Plus de 3000 boutons

Le musée des Arts Décoratifs nous invite à cette redécouverte de nos trésors mais aussi à une promenade dans l’inventivité humaine. Cette exposition, Déboutonner la Mode est l’occasion de voir comment cet accessoire que l’on imaginerait anodin est devenu très vite un élément primordial des vêtements : plus de 3000 boutons et100 vêtements, gants et bottines nous mènent du XVIII e siècle à nos jours. Au XVIIIe, certaines pièces exceptionnelles, portées sur de somptueux habits à la française nous font regretter le petit cercle de plastique à deux trous qui ferment nos chemises ! Et quand les boutons étaient en diamants, leurs prix dépassaient celui du pourpoint ou du gilet.

Objets de mode

Avec les années, les boutons ont servi à afficher ses opinions, son patriotisme ou son humour, tandis que d’autres comportent de véritables petites scènes bucoliques. Ce n’est que vers 1780 que les boutons font leur apparition sur les tenues féminines et peu à peu ils vont s’y multiplier avec de vrais boutonnages de soutanes le long des bras et des jambes alimentant tous les fantasmes possibles. Ils vont aussi grossir, devenir des objets de mode créés par des artistes comme Henri Hamm, François Hugo mais aussi Picasso et Jean Arp. On rencontrera peut-être, au détour d’une vitrine, Loïc Allio, collectionneur, dont un des plus beaux souvenirs est une malle découverte au Puces, remplie de boutons de Hamm !

Musée des Arts Décoratifs,
107, rue de Rivoli,
75001 Paris.
Tél. : 01 44 5557 50 et www.lesartsdecoratifs.fr

Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Tarifs : 11 € et 8,50 €

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