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Rosetta au pays des comètes

13 novembre 2014

L’atterrissage en douceur du module Philae sur la comète P67 Tchourioumov-Guérassimenko, rebaptisée Tchouri pour faire court, est un succès majeur pour l’agence spatiale européenne ESA. C’est d’ailleurs la première fois que l’Europe pose avec succès et de manière autonome un engin spatial sur quelque astre que ce soit. La sonde Huygens qui s’était posée sur Titan en 2005 avait voyagé sur le dos de la grosse sonde spatiale américaine Cassini avant d’être larguée.

Tchouri contre Wirtanen

Si l’atterrissage de Philae est un événement dominant de l’actualité ces jours ci, il est l’aboutissement d’un travail de plus de vingt ans. La mission Rosetta est le résultat d’une volonté commune de la NASA et l’ESA, à la fin des années 1980, de rapporter un échantillon de comète. Pour des raisons budgétaires, les Américains se sont retirés en 1992 et l’ESA a décidé en 1993 de continuer seule et de poser un engin sur une comète, tout en abandonnant l’idée d’en rapporter un échantillon. Trop complexe et coûteux. Il a fallu ensuite dix ans pour concevoir la sonde spatiale et la lancer par une fusée Ariane 5 en mars 2004. Un échec de la fusée Ariane 5 en 2002, alors qu’elle emportait un satellite de télécommunication, avait retardé d’un an le décollage de Rosetta. Ceci avait forcé les scientifiques à choisir une autre comète que celle choisie à l’origine, 46P Wirtanen, qu’elle devait rencontrer en 2011.

Le nuage de Oort

Avec l’exploit technologique, commence celui plus lent et plus silencieux de la découverte scientifique. Si l’ESA a dépensé environ 1.4 milliard d’euros, c’est pour essayer de mieux comprendre les origines du système solaire et de la vie. Avant d’être éjectées vers le Soleil à la suite d’interactions avec leur congénères, les comètes vivent dans le nuage de Oort, aux confins du système solaire, dans un environnement qui n’a pas évolué depuis la formation des planètes. Analyser une comète, c’est regarder la matière à partir de laquelle se sont formées les planètes, mais aussi la vie. L’un des enjeux est d’étude des molécules organiques qui pourraient se trouver à la surface des comètes. Il est en effet envisagé que la chute de comètes sur la Terre aie pu y générer la vie.

L’œuvre d’une vie

De longues années de travail attentent les scientifiques, dont certains auront consacré l’essentiel de leur carrière à cette mission.

Merci à Patrick Gaulme en direct de sa coupole à Apache Point (N.M.)

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