BEAUTE

Poupée de cire...

14 avril 2014

Intéressant portrait dans le supplément Sunday Styles du New York Times, celui du Dr Fredric Brandt, dermatologue cosmétique, présenté comme l’homme à qui les riches et célèbres doivent leur beauté retrouvée, réparée, réinventée, éternisée… que sais-je ?

L’article s’ouvre sur une photo qui fait peur, le bizarre visage de Fredric Brandt ni masculin ni féminin, ni jeune ni vieux, avec un front sans ride comme une poupée Corolle, planté de cheveux bien rangés comme du la queue de Mon Joli Poney. Pas grand chose à dire des yeux sinon qu’ils sont tristes et vaguement écarquillés pour éviter les vilaines pattes d’oie. Rien à reprocher au nez mais la bouche met mal à l’aise. Un peu large, très floue et luisante, comme celle d’un enfant qui se serait barbouillé avec le maquillage de Maman. Pas de sillon naso-génien, pas de cerne, rien, du lisse et tendu comme passé au karcher. Pas d’expression en dehors de ce regard perdu.
Donc le Dr Fredric Brandt est le nouveau pape de la beauté féminine, le nouveau Raphael ou Léonard de Vinci qui définit les canons esthétiques actuels et c’est fascinant. Je me suis toujours demandé comment on en était arrivé à ces nez dits parisiens, à ces pommettes arrogantes implantées aussi bien à Hollywood que chez certaines figures du Gotha, ces lignes de menton impeccables. On a vu aussi les bouches gonflées et raides, pointant vers le haut comme des becs de canard, les lèvres supérieures sans arc de Cupidon, mais Fredric Brandt c’est autre chose. Il remplit les creux. Madonna lui doit son terrifiant visage, tout comme John Travolta, plus cabossé que jamais et Kim Novak qui ressemble à l’enfant monstrueuse de Brigitte Bardot et Faye Dunaway. En cire pour l’éternité.
Et lui-même est totalement flippant. Une autre photo, pas posée celle-là le montre comme un petit vieux ou une petite vieille car ces interventions gomment tout ce qui fait qu’un visage devient le miroir de l’âme. Ou alors son âme ressemble à une bougie fondue ou une savonnette usée.

En haut, le maestro et une de ses créatures Lisa Maria Falcone
En bas, le portrait du NY Times

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