EXPOS

Loti au Quai Branly

28 juin 2013

Le musée du Quai Branly nous offre parfois de grandes expositions, et parfois des petites qui ne manquent pas d’intérêt ! Cette approche de Pierre Loti voyageur est assez émouvante : J’arrive, j’aime et je m’en vais, jusqu’au 29 septembre. On profitera de la visite pour aller voir aussi l’exposition sur Charles Ratton, inventeur des arts primitifs jusqu’au 22 septembre.

Le Quai Branly nous invite à la découverte des multiples facettes de Julien Viaud, dit Pierre Loti, cet officier de marine, écrivain-voyageur, académicien et mondain dont le regard d’occidental sur des civilisations exotiques est pleine de charme.

Le dandy exotique

Tout comme son absurde maison à Rochefort nous emmène dans des livres d’images d’un autre siècle, les dessins, aquarelles et souvenirs de Loti sont une invitation à rêver d’un ailleurs de plus en plus difficile à trouver sur notre planète "google-mapisée" ! Certaines photos de l’écrivain font rire, particulièrement lorsqu’il arbore les costumes traditionnels des pays visités : en habit de dignitaire chinois, comme sur l’affiche de l’expo, il fait penser aux Dupondt des aventures de Tintin qui débarquent à Shanghaï vêtus en mandarin avec une longue natte postiche dans le dos ! Mais cet aspect dandy un peu comique ne peut pas faire oublier sa sensibilité aux civilisations emportées dans le tourbillon du monde moderne occidental.

La rose de Loti


L’exposition recèle une petite surprise à ne pas rater : un petit cabinet olfactif, une alcôve tapissée de velours noir, d’où l’on peut sentir un parfum qui charmait Loti. L’odeur des voyages et des contrées lointaines, celle des roses qui se froissent, celle qui demeure dans les replis d’une étoffe ou un creux d’épaule, une fragrance tiède qui fait voyager mieux que tout le reste : bravo aux organisateurs de cette expo ! Heather, qui vient de Philadelphie s’extasie devant ce souffle odorant qui lui rappelle Proust et sa madeleine. L’odorat et le goût ont un pouvoir d’évocation indescriptible qui nous dépayse totalement.

Un grand collectionneur

Quant à l’exposition Charles Ratton, elle est le reflet d’une autre époque, et l’on croise les artistes surréalistes André Breton, Paul Eluard, sans oublier Man Ray, et Jean Dubuffet. Notons que André Breton se moquait assez cruellement de Pierre Loti et le traitait d’"idiot" mais aujourd’hui, la photo de Man Ray d’une statue africaine de femme aux seins comme des papayes géantes à coté d’une jeune beauté blanche et nue aux petits seins en virgule, typique des années 20, n’est pas exempte de tout ridicule non plus.


Renseignements sur www.quaibranly.fr

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