EXPOS

Vent d’Asie au musée Guimet

8 novembre 2010

Attention : fin de la formidable exposition Costumes d’enfants, miroir des grands au musée Guimet. Précipitez-vous avant la fin janvier !

La première exposition, jusqu’au 31 janvier, est à réserver aux amateurs avertis : deux salles des galeries du Panthéon Bouddhique [1] qui ne vous apprendront pas grand-chose si ce n’est que les Scythes, peuple nomade et ancêtres des Kazakhs, avaient un extraordinaire talent pour le travail de l’or. On admirera les pièces des trésors de Zhalauly et de Chilikty, de minuscules sculptures animalières dont ils brodaient leurs vêtements. Au long de ces vitrines, on constatera que leur vie s’articulait autour de leurs compagnons de la steppe : le cheval, indispensable à ces pasteurs cavaliers, le chameau pour les déplacements de campement, mais aussi l’aigle et le faucon pour la chasse et le fabuleux léopard des neiges.

À noter également le magnifique rouleau peint par le jésuite Giuseppe Castiglione [2] : Qazaq présentant des chevaux à l’empereur Qianlong.

À part ça, très peu de choses pour le grand public, si ce n’est une certaine déception chez ceux qui auront payé 8 euros l’entrée !

Des adultes en miniature

La jolie surprise vient de la seconde exposition (jusqu’au 24 janvier), les vêtements d’enfants que Krishna Riboud a rapportés d’Asie ou d’Inde — dont elle est originaire — mais aussi de Chine, du Japon, d’Indonésie, de Corée, du Cambodge. Il est frappant de voir que les petits étaient vêtus comme les adultes, comme c’était le cas en France jusqu’à la Révolution. Les valeurs étaient transmises par les vêtements et plus un enfant ressemblait à ses parents, plus il était digne de leur succéder.

On découvre ainsi les somptueuses garde-robes de ces hommes et femmes miniatures, surtout des tenues d’apparat d’un luxe et d’un inconfort total, telle cette coiffe d’un prince de Lucknow brodée de perles, diamants, rubis ou ces magnifiques chogoris coréens, vestes courtes en soie de couleurs. Des photos nous montrent un petit prince indien enturbanné, dans sa tunique de velours outremer brodée de cannetilles, de bouillons et de paillettes d’or. Plus loin, c’est le dernier empereur Puyi dans sa « robe de dragon » jaune, la couleur des mandarins.

Protéger du froid, mais aussi des fantômes !

Il faut noter qu’en plus d’être des parures dignes de leur rang social, ces habits servaient aussi très souvent à protéger les enfants de toutes sortes de maladies et de mauvais sorts. Les Chinois avaient visiblement inventé des accessoires très puissants pour aider les petits à grandir en paix. Les plus irrésistibles sont les chaussons à tête de tigre, hutouxie, ou de chat, maotouxie, parfaits pour lutter contre les fantômes. À compléter par les chapeaux assortis !
Le musée a la bonne idée de proposer gratuitement un livret intitulé Vestes-soleils, bonnets-tigres et chaussons-chats, pour les enfants de 7-12 ans, afin qu’ils puissent suivre l’exposition sans se lasser et découvrir un peu de la vie de ces petits Asiatiques à travers leurs habits.

Le prix de cette exposition est aussi 8 euros, mais il y a beaucoup plus à voir. D’autre part, entre la personnalité de Krishna Riboud qui imprègne ses choix, les merveilleuses photos de son jardin réalisées par son beau-frère, Marc Riboud, et le sujet même, on en ressort le doux sourire de Guanyin aux lèvres.

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PRATIQUE
Kazakhstan - Hommes, bêtes et dieux de la steppe (jusqu’au 31 janvier)
Costumes d’enfants, miroir des grands (jusqu’au 24 janvier)
Un conseil : prenez le billet pour l’ensemble, collections permanentes et expositions ; 9,50 euros.

MUSÉE GUIMET
6, place d’Iéna, 75116 Paris.
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 18 h.
Tél. : 01 56 52 53 00 et www.guimet.fr.

[119, avenue d’Iéna

[2nom chinois, Lang Shining, 1688-1766

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