EXPOS

Les belles Indiennes

3 avril 2013

Petite promenade à un jet de pierre de Paris, à Jouy-en-Josas, là ou Oberkampf mit au point la... toile de Jouy bien sûr, mais aussi des Indiennes Sublimes à découvrir jusqu’au 23 juin.

Tout le monde connait la toile de Jouy, avec son décor monochrome à personnages, qui raconte des fables de La Fontaine, ou évoque les continents, ou encore les richesses de Rome ou de la Provence. On en a vu en rideaux, en dessus de lit, en papier peint, en vaisselle, en céramique, en plastique auto-collant.

La mode des Indiennes

Mais l’atelier d’Oberkampf n’a pas fait que des toiles monochromes, loin de là, il suffit de visiter cette jolie exposition sur les indiennes, ces toiles de coton peintes et imprimées, en provenance des Indes, de Perse, de Provence et de Jouy ! La difficulté est que l’on a gardé le terme d’indienne même pour les toiles imprimées en France en référence à leur origine exotique. On peut aussi employer les merveilleux mots de palampores de la côte de Coromandel, de kalamkari de Perse ou de l’Andhra Pradesh, aux motifs moghols et chafarcanis aux semis de petites fleurs et de rayures...

Christophe-Philippe Oberkampf

C’est au XVII e que les toiles de coton peintes ou imprimées à la planche d bois sont arrivées en France et ont été déballées à Marseille en même temps que les épices, des pierres précieuses et le café. La France d’alors ne connaissait que mal le coton et c’est alors qu’il se fit un "transfert de technologie" grâce à l’importante communauté arménienne. L’indiennage devint une des grande activités de la ville, tout à fait rentable. Il s’en développe à Marseille, Aix, Orange, Jouy-en-Josas, qui devient "manufacture royale" grâce à l’appui de Madame de Pompadour, Rouen, Nantes, Nîmes et bien sûr l’Alsace. Cette industrie sera florissante jusqu’à la fin du XIX e siècle.

D’hier et aujourd’hui

L’exposition Indiennes Sublimes est un joli voyage dans un passé pas si lointain puisque nombre de dessins traditionnels ont été repris par Pierre Frey, Bracquenié et les autres. C’est aussi un voyage au pays des couleurs, quand on cherchait les rouges les plus profonds, les verts francs et les noirs... La cochenille contre le carthame, le bois de campêche contre la noix de galle, entre chimie et alchimie, entre recherche et espionnage. Les résultats sont là, des fleurs sorties d’un herbier, des arbres de vie, des guirlandes et des motifs cachemire sur des toiles, des courtepointes matelassées et des robes.

Au centre se trouvent une vingtaine de mannequins costumés de différentes époques, Arlésienne et Marseillaise du XVIIIe siècle, robe du 1er Empire, robe Napoléon III, bourgeoise du XIX e siècle, des caracos et des casaquins, des robes de chambre et des jupons froncés : on rêve un peu devant tant d’inventivité et de joliesse.

Musée de la Toile de Jouy, 54, rue Charles de Gaulle, 78350 Jouy-en-Josas ;
Tél. : 01 39 56 48 64
www.museedelatoiledejouy.fr

Du mardi au dimanche de 11h à 18h

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