MODE

Silence, on pense...

20 février 2013

Comme l’assure Jerry Seinfeld, l’’un des philosophes préférés du Monde comme il va avec Pierre Desproges, on garde toute sa vie le style de vêtements de la période où on se pensait au top. Mais est-ce que cela marche pour autre chose que la mode ?

On a tous vu d’éternels jeunes gens en polo Lacoste avec le pull sur les épaules, même si aujourd’hui ils vont chez Vicomte Arthur pour montrer qu’ils se renouvellent. Et d’éternelles ados en mini-jupes…

La raie d’Alain Duhamel

Pour la coiffure, c’est sûr : lorsque Alain Duhamel ou Odon Vallet paraissent à la télévision, on soupçonne qu’ils n’ont pas été jeunes et sexy en même temps que Tom Cruise ou Hugh Jackman. Il y a dans cet amour de la raie impeccable, blanche, flanquée de deux mèches lissées sur le crâne comme deux ailes de raie un je-ne-sais-quoi de l’après guerre (1939-1945), des privations, quand la brillantine manquait cruellement. Mais on peut dire la même chose de Hugh Heffner, le toujours fringant fondateur de Playboy : est-il moins ridicule avec son brushing sur cheveux rares en robe de chambre de satin, sur un water bed ? Seul Austin Powers a su rendre l’esprit – et le choix de ce mot ne doit rien au hasard - de cette période faste, tout comme George Clooney dans O Brother a traduit le désarroi de l’homme qui ne trouve plus sa marque de gomina. Imaginons Alain Duhamel sillonnant Paris en Solex à la recherche de son onguent préféré et s’indignant : « Non, je ne veux pas de cette pommade Fop, je suis a Dapper Dan man ».
Oui, Clark Gable avait cette même raie pour emballer Scarlett O’Hara, mais un cheval au galop dans Atlanta en flammes demeure plus romantique qu’un Solex qui remonte la rue d’Assas sous une pluie fine !

Les femmes aussi !

Vous remarquerez que cela fonctionne aussi bien pour Franz-Olivier Giesbert et ses cheveux longs-mais-pas-trop à la BHL on-n’est-pas-des-bourgeois-quoi que pour Laurent Ruquier et sa brosse j’ai-fait-mon-coming-out… Et il va y avoir une génération de quinquas pleins de gel Tony & Guy, tous ceux qui participent et/ou regardent les émissions La Nouvelle Star, O toi ma Star, Danse avec les Stars, Cuisine avec les Stars, des cadres aux cheveux hérissés comme le foin d’un fond d’artichaut, qui feront autant rire que Roger Moore à la soirée De Grisogono, dans la page d’Agathe Godard de Match.

Et ce n’est pas qu’une histoire de show biz, le docteur Marcel Rufo n’a jamais sacrifié les boucles qui rebiquent sur ses oreilles, pas plus que Luc Ferry le philosophe-ministre-décalé ou Bernard Tapie, ou Jean-Louis Borloo...
Les femmes n’échappent pas au phénomène bien sûr : Agathe, puisque l’on parle de toi, est-il raisonnable à l’âge où l’arthrite se faufile partout d’arborer la coiffure et le décolleté – non pas le décolleté, Nina ne connaissait pas les prothèses en liquide frein- de Nina van Pallandt dans The Long Goodbye de Robert Altman ? 1973 tout de même. Nous passerons sous silence les Mireille Mathieu et Chantal Goya momifiées à jamais à leur propre image et nous saluerons Françoise Hardy qui, à la différence de Jane Birkin, a su quitter son look d’ex-fan des sixties. Mais elles sont rares celles qui ont accepté de laisser leur choucroute, leur faux-cils, leur maquillage œil-de-biche …

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