MODE

La robe de Cécile Duflot

9 septembre 2012

Une femme peut-elle aujourd’hui s’habiller comme elle l’entend ou risque-t-elle des réflexions, des sifflets, des propositions qui deviennent des insultes si elle n’entre pas dans le jeu ? Récemment une étudiante belge a filmé ce qui lui arrivait dans la rue et la vidéo a entrainé le vote d’une nouvelle loi. Et en France, les députés ne se sont pas mieux comportés quand Cécile Duflot est venue en robe. Alors libres ou pas de choisir leur garde-robe, les femmes ?

Que l’on aime ou pas Cécile Duflot, l’écologie et les logements sociaux, difficile de comprendre le tollé provoqué par sa petite robe 50 à l’Assemblée Nationale. Ce n’était rien qu’une robe féminine, pas un appel au viol mais pas non plus un sac qui dissimule toutes les formes, pas une housse comme celle que les pasteurs ont fait adopter par les Polynésiennes, ni une burqa. Une petite robe imprimée et printanière a déchainé les élus du peuple comme de jeunes boutonneux en pleine montée hormonale. Nul, non ?

Alors comment s’habiller au quotidien quand on est une femme ? Nous avons demandé à des chefs d’entreprise comment elles faisaient pour être respectées sans enfiler une housse. En fait il n’y a pas de règles.

Pantalon et talons plats

Il est certain que, dans certains milieux, la marge de manœuvre est étroite : Anne Malassagne de la maison de champagne Lenoble raconte comment elle a dû renoncer aux petites robes et aux talons de ses débuts. « D’abord le milieu du vin est un milieu d’hommes, les sommeliers sont assez machos, et je ne leur semblais pas du tout crédible. Je représentais un vin de fête dans une tenue de fête… Un enfer !  » Bien sûr pas question de se déguiser en nonne mais il faut éviter d’envoyer quelque message que ce soit. «  D’autant plus que c’est un métier assez physique, il m’arrive de devoir porter des caisses, de descendre dans les caves. Avec des talons et une jupe courte, ils pensaient que je ne mettais jamais les pieds dans des vignes. » La solution c’est le pantalon, le chemiser et la veste, plus des talons plats. Le tout peut, et doit, être raffiné, bien coupé, dans de belles matières mais toujours confortable pour s’accorder à ce métier et aux nombreux déplacements : «  Il faut être neutre mais féminine, pouvoir voyager, aussi bien en Allemagne qu’au Japon. Cela veut dire un peu de stretch et des couleurs sobres, beige, chocolat, marine, blanc et noir  ». Mais finies les jupes et les robes sauf pour des soirées à Paris !

Robe et talons hauts


A l’inverse Flaviène Barbier, directeur général de Mikimoto, est toujours en robe. Mais la place Vendôme n’est pas la Champagne et manipuler des perles est moins physique que de porter des caisses de bouteilles ! Toujours hyper féminine mais pas d’ourlet au dessus du genou, et le plus souvent en noir : « C’est pratique, tu sautes dedans et tu ne te poses pas de questions ». En fait l’équation est celle-ci : « Elégant, facile et pas trop dame tout en mettant en valeur les bijoux que je dois porter ». Mais elle admet que porter une robe appelle presque toujours des commentaires, pas obligatoirement désagréables, alors que le pantalon laisse indifférent. Pas question quand même de choisir une robe sexy, pas de drapé à la Furstenberg ni de décolleté « On évite d’énerver la femme d’un client !  ». Autre règle de base : pas de jambe nue, sauf en plein été s’il fait vraiment très chaud et, en cas de chaussures ouvertes, les pieds doivent être faits. Les mains elles sont toujours parfaitement manucurées, le visage maquillé et les lèvres aussi. « On ne me voit jamais négligée. L’idée est d’être très soignée, jolie et jamais vulgaire parce que nous ne savons jamais quels clients vont pénétrer dans la boutique et ils doivent pouvoir s’identifier à nous  ».

Suite la semaine prochaine

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