SANTE

Manger bio !

26 novembre 2012

Manger bio, c’est mieux ! C’est l’intime conviction de trois spécialistes, Claude Aubert, ingénieur agronome, Denis Lairon, directeur de recherches à l’INSERM et André Lefèbvre, ingénieur en agriculture. Et de cette conclusion de leurs réflexions, ils ont fait un livre édité chez Terre Vivante [1] : Manger bio, c’est mieux ! [2].

Ces trois éminents auteurs, reconnus nationalement et internationalement, s’appuient sur des publications scientifiques et des rapports qui font autorité : oui, manger bio, c’est mieux et si vous pensez que cela coûte cher, ils vous donnent quelques pistes pour choisir l’essentiel et/ou faire des économies sur des produits contestables et onéreux.

La question du prix

Le conseil le plus simple consiste à remplacer partiellement la viande par des plats à base de légumes secs : des protéines bio sous forme de lentilles, de haricots ou de pois chiches coûtent 5 à 10 fois moins cher que la même quantité de protéines sous forme de viande de bœuf, de veau ou de porc conventionnelle. D’ailleurs, à la fin du livre, vous trouverez 30 recettes de plat unique à moins de 1 € 20 par personne ! Bortsch, soupe au pistou, flamiche, lentilles à l’indienne…

Les pesticides en accusation

Nous avons interrogé deux des trois auteurs pour leur demander de nous dire ce qui leur semblait le plus important à retenir de leur ouvrage.
Claude Aubert, le principal auteur, spécialisé depuis de nombreuses années dans les relations environnement/santé/alimentation, n’hésite pas un instant : « Il faut éviter absolument les résidus de pesticides. Toutes les semaines, un article sur ce sujet apporte de nouvelles preuves de leur responsabilité sur des cas de diabète, d’obésité, de cancer, de malformations congénitales chez les garçons [3] et de perturbations hormonales [4].

Avec ou sans la peau

Si donc vous ne pouvez faire qu’une chose pour améliorer votre alimentation, achetez des fruits bio. C’est en effet là que les pesticides sont le plus répandus et le plus difficiles à ôter, en particulier sur ceux qui ne s’épluchent pas comme le raisin [5], les framboises, les fraises. Et sachez que le lavage ne suffit absolument pas. Quant à ceux que l’on épluche, il est dommage de jeter la moitié des vitamines qui se trouve dans la peau.
Autre précaution, les céréales. Si elles sont complètes et non bio, elles sont couvertes de pesticides. On choisira donc du pain complet ou intégral bio, du riz complet bio etc… et comme c’est plus cher, on mange moins de viande et de plats cuisinés, le record absolu de l’absurdité alimentaire.
L’exemple le plus frappant de Manger bio c’est mieux est la composition des îles flottantes : quatre ingrédients à la maison contre… 17 au rayon frais de votre superette, et pas un seul œuf !

Le poids des lobbies

Denis Lairon, biochimiste et nutritionniste, spécialisé sur les relations alimentation-santé et agriculture-qualité des aliments, insiste sur le fait que la plupart des études brandies par la presse et les lobbies ne devraient pas être publiées telles quelles, tant elles sont criticables. Il rappelle que si les légumes bio sont plus chers, ils contiennent moins d’eau et plus d’éléments nutritifs, de magnésium, de fer, de zinc, de vitamines…etc Même chose pour les produits laitiers bio, beaucoup plus riches en oméga 3.
La question des pesticides est essentielle pour lui aussi : la moitié des aliments sont contaminés et 4 % à 5 % dépassent les normes européennes. Il y voit la marque du système agricole français où tout est verrouillé. Selon lui, la France était très en avance dans les années 1970, leader en Europe devant l’Allemagne. Aujourd’hui, nous avons régressé au 19ème rang avec une « volonté de ne pas développer le bio » avec l’exception notable de Michel Barnier qui réussit en son temps à lancer un plan de développement du bio.
Et, ce qui met le plus en colère ces spécialistes c’est qu’aucune leçon n’est tiré de l’histoire.

[2En vente en librairie ou sur www.terrevivante.org . Prix 5 €

[3Cryptorchidie (testicules non descendus dans les bourses), hypospadias (malformation du pénis), micropénis

[4Age de la puberté avancé, risque de fausse couche augmenté, naissances prématurées plus fréquentes, croissance des enfants perturbée

[526 pesticides sur certains raisins

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