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L’ennui naquit un jour...
12 novembre 2012
Je m’ennuie, je sais pas quoi faire, qu’est-ce que je vais faire ? On a tous fait face à notre ennui, à celui de nos enfants en nous agitant comme des fous ou en l’acceptant avec zenitude. Terrible l’ennui ? Destructeur ? Créatif ? Cela mérite d’y penser…
Une de mes amies me demanda un jour « mais que font tes fils le soir en rentrant de l’école ? ». Euuuh pas grand chose. Ils se détendent, ils goûtent, ils se battent peut-être ? Ensuite, ils font leurs devoirs et apprennent leurs leçons. Puis bain, diner… « Non, comme activités ! ». Et elle a commencé à énumérer ce que faisaient ses enfants : lundi, c’est cours de conversation anglaise, mardi, violoncelle, mercredi à 9h, c’est karaté pour Philippe et danse pour Diane, 11h, tennis au Racing, 15h, cours de russe car leur père est russe, 17h macramé pour Diane et pyrogravure pour Philippe, jeudi, natation…etc
L’angoisse de l’ennui
Je compris alors le regard un peu las de ces enfants qui, à 12 ans, étaient plus surbookés qu’un ministre. « Les tiens ne s’ennuient jamais ? » me lança-t-elle. Si, certainement. Ils s’ennuient, ils rêvassent, ils pensent, ils lisent, ils gribouillent, ils réfléchissent en regardant les mouches au plafond et les nuages dans le ciel. Ils viennent aussi parler, ils posent 500 questions à l’heure et disent des bêtises.
J’ai senti ce jour-là que mon aura de mère semi-parfaite avait pâli d’un coup. Car l’ennui a mauvaise presse dans une société qui valorise la productivité et la performance et les parents culpabilisent au moindre « Je m’ennuie, je sais pas quoi faire » de leurs petits et pire encore s’angoissent de cet ennui.
Place au rêve !
Dans une tentative désespérée de regagner l’admiration de cette amie, je lui ai proposé la lecture d’un livre que je venais de découvrir et dont j’ai recommandé la lecture à toutes les mères qui ont cru que j’étais de bon conseil : « Papa, Maman, laissez moi le temps de rêver » d’Etty Buzyn [1]. Ce livre, paru en 2002, explique en quoi l’ennui est utile, voire indispensable à la formation des enfants. Comment des plages de silence et d’inaction leur laissent la place de réfléchir par eux-mêmes, d’imaginer ce qui leur plait. Découvrir ce qui leur apporte la sensation d’être là où ils doivent être. Se connaître eux et leurs passions. On arrête les stimuli incessants imposés de l’extérieur, on met une sourdine à toutes les distractions venues d’ailleurs, à la télévision, aux jeux vidéo et aux SMS et on permet aux envies personnelles de faire surface. Pas aux envies de Papamaman qui auraient voulu être champions de tennis ou de tir à l’arc.
L’ennui créatif
On s’ennuie ? Oui sans doute, mais qui a dit que l’ennui ne présentait aucun intérêt. Qui a dit que l’ennui était à éviter à tout prix ? Le docteur Esther Priyaddharshini, chercheur à l’université d’East Anglia déclare : « On ne peut éviter l’ennui, c’est une émotion humaine inévitable… nous avons tous besoin de moment creux, loin de cette stimulation de chaque instant caractéristique de notre époque. Inutile d’être frénétique. » Et en ce qui concerne les enfants, elle trouve formateur qu’ils aient du temps pour ruminer des choses. L’ennui rend créatif.
Le vrai problème est que certains sont si angoissés de s’ennuyer qu’ils recherchent les expériences extrêmes pour oublier que le monde ne va pas assez vite pour eux. La course à l’adrénaline salvatrice les pousse au saut à l’élastique, au jeu, à la boisson, à la consommation de drogue. Mais même ces excitants finissent par ne plus remplir leur rôle : l’ennui est comme les sables mouvants, plus on s’agite, plus vite on est avalé, conclut le docteur John Eastwood, psychologue à l’université rrok de Toronto. Le Docteur Christopher Cannon, professeur agrégé de médecine à l’Université de Harvard et porte-parole de l’American College of Cardiology, est sans appel : « Une personne qui s’ennuie n’a plus de motivation pour bien se nourrir, faire de l’exercice et avoir un mode de vie sain ».
Oui, on peut mourir d’ennui !
[1] Albin Michel
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