Manuel de méditation

15 octobre 2012

Le dossier explique que ce Manuel de mindfulness est « l’indispensable, à la portée de tous, pour défier le stress au quotidien avec calme et apaisement » et ça, je crois honnêtement que c’est un peu excessif. A mon avis, ce manuel va être très utile à ceux qui ont déjà suivi une formation car, croyez-le, la méditation, ce n’est pas juste se mettre en tailleur, les mains jointes de telle ou telle façon et les yeux clos et se prendre pour Matthieu Ricard ou David Servan-Schreiber. Sinon, cela se saurait.

Parasites sur la ligne

Pour avoir tenté à peu près toutes les positions que me permet ma souplesse relative, je peux vous affirmer qu’il suffit de décider de méditer pour que votre cerveau, jusqu’ici assez calme, se mette à bouillotter. Les idées arrivent de tous les coins des hémisphères cérébraux et même du cervelet. Comme dans un jeu vidéo, cela bondit et gambade derrière vos paupières, cela fait des farandoles et joue à saute-mouton et quand on a l’impression que l’horizon se dégage, c’est un bouquet d’images qui se met à tourbillonner.

Bien sûr, le livre explique comment procéder graduellement, quotidiennement et le maitre-mot est « sans jugement », « avec bienveillance » mais justement même ça peut devenir obsédant. Pour moi, ça l’était : « c’est quoi sans jugement ? Je n’y arrive pas alors je juge ? Je sens un truc bizarre dans ma cheville, il faudrait peut-être que je la dégage mais si je le fais, je casse tout, ou penser que je risque de tout casser est un jugement ? D’accord je dois regarder passer mes idées comme un spectateur regarde un film au cinéma. A distance. Comme un Woody Allen que je connais déjà avant de l’avoir vu. « La rose pourpre du Caire », c’était amusant, genre je regarde un film et j’entre dedans. Non justement il ne faut pas entrer dedans. Ou si peut-être, c’est sans doute ça « ne pas juger ». Non, « sans jugement » ne veut pas dire n’importe quoi et le fait de me focaliser là-dessus en est déjà un ! »

Un silence très bavard

Bref, c’est complexe. Pour commencer, rien ne vaut le body scan avec l’aide du CD. Déjà, on n’a pas à gérer le silence qui, bizarrement, devient vite bruissant de mille bruits parasites. Le frigo, des pas dans la cour ou la rue, des pneus qui chuintent sur la chaussée mouillée… même notre respiration fait du bruit, même notre cœur peut battre à nos oreilles.
En résumé, je dirais que ce livre est à l’image des cours que donne Laurence Bibas, sérieux et bien fait, mais notre nature d’humain dispersé fait qu’il sera d’autant plus efficace que l’on aura suivi une formation avant. Mais bon, il y a certainement plus doué et moins éparpillé que moi.
Aïe ! Ce n’est pas un jugement, ça ?

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