TOURISME

La Côte d’Albâtre : terre d’inspiration

13 juillet 2012

Si vous aimez griller au soleil sur du sable, notre promenade du jour n’est pas pour vous. Ceux que le pays de Caux enchante ont d’autres rêves, ils en aiment les hautes futaies, les buissons fleuris d’hortensias, d’azalées ou de fuchsias. Ils en reconnaissent l’humidité et le tintement singulier des galets qui roulent. Ils affirment même avec une rafraichissante mauvaise foi qu’au moins on ne rapporte pas de sable dans les sandales ni les ourlets de pantalon.

Une chose est sûre, la Seine Maritime a inspiré beaucoup d’artistes et c’est peut-être cette sensibilité qui fait que l’on est charmé ou pas. Que dire des abbayes qui s’égrènent à proximité des méandres de la Seine, Jumièges, St Wandrille, St Martin de Boscherville, et les méandres eux-mêmes, avec ce fleuve à la séduction trompeuse où Victor Hugo perdit sa fille Léopoldine [1]. La région est riche des hommes qui y vécurent, de ces moines à la foi brûlante, des terre-neuvas qui partaient au loin, des armateurs qui bâtissaient des manoirs à l’italienne avec des mosaïques de silex et de briques pour remplacer le marbre !

De nombreux écrivains la chantèrent et les peintres trempèrent leurs pinceaux dans cette nature triomphante. Ici Delacroix dessine les ruines de l’abbaye de Valmont, près de Fécamp. Il se promène à Cany : « ce lieu enchanteur ne m’avait jamais fait autant de plaisir » détaillant la beauté des arbres vigoureux le long des allées. Courbet peint Etretat et Dieppe, tout comme Renoir, Pissaro, Bazille, Corot

Mais il serait injuste d’oublier une autre spécialité du pays de Caux, une réussite industrielle incroyable, celle de la Bénédictine à Fécamp ! Après avoir admiré la vue des falaises vers Dieppe et la vue vers Etretat, à côté du sémaphore, après avoir flâné le long des bassins et des quais, après une sortie en mer, peut-être, à bord de vieux gréements [2], il faut visiter le palais Bénédictine [3], cet édifice entre Renaissance, gothique, Art Nouveau et Disneyland où la Renommée tient à la main l’emblématique bouteille. Hymne de pierre aux herbes digestives de frère Bernardo, à Alexandre Le Grand qui fit d’un élixir une liqueur bue dans le monde entier, à son génie de la pub, à sa prescience des problèmes de contrefaçons… Le « palais » est une sorte de bâtiment improbable qui renferme le meilleur et le pire : le meilleur, des ivoires d’une beauté totale, dont un « Christ janséniste » admirable, et le pire, une célébration grandiloquente d’Alexandre Le Grand, sa vie, son œuvre !

[1Musée Victor-Hugo-Maison-Vacquerie, quai Victor Hugo, 76490 Villequier. Tél. : 02 35 56 78 31 et www.musees-haute-normandie.fr

[2Renseignements, réservations et billetterie au 02 35 28 84 61 et billet@fecamptourisme.com

[3110 rue Alexandre Le Grand, 76400 Fécamp. Tél. : 02 35 10 26 10 et www.benedictinedom.com

Bookmark and Share flux RSS


form pet message commentaire
Qui êtes-vous ?