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L’Inde avec Helen Haynes
21 juin 2012
Helen Haynes a fait ce dont nous rêvons tous. Elle a osé s’offrir une parenthèse dans sa vie quotidienne, profitant d’un licenciement économique pour larguer les amarres et découvrir l’Inde avec son appareil photo et son sac à dos. Après presque trois mois, elle nous revient et raconte.
"Je suis du genre inculte : quand je voyage, je ne me transforme pas en encyclopédie. Ça c’est plutôt au retour. Je cherche des renseignements pratiques pour voir ce qui m’intéresse le plus et ensuite je suis mon instinct. En ce qui concerne l’Inde, j’en attendais beaucoup mais j’avais aussi deux terreurs, les rats et les cafards. Un ami m’avait raconté comment il avait coincé - et écrasé je crois - un rat entre une commode et un mur, ce dont je ne me sentais rigoureusement incapable. Pour les cafards, je suis née en Afrique, j’y ai vécu aussi et j’ai gardé de mon enfance une véritable phobie pour ces insectes énormes : pour moi pas question de les écraser avec une chaussure ou un balai. Je ne peux qu’essayer de les atteindre en envoyant un gros livre à distance, un magazine, ou n’importe quoi.
A chaque guesthouse où j’ai résidé, c’était mon appréhension, j’inspectais tout et, pour la nuit, je bouchais l’interstice entre la porte et le sol avec des journaux. Je n’en ai jamais trouvé, sauf le jour de mon départ, un cafard qui passait par là comme pour me souhaiter « bon retour ».
Donc, en ce qui me concerne, l’Inde, c’est propre, tout comme les Indiens, étonnamment quand on voit où certains vivent. Leurs vêtements, chemise, dhotî, sari, kurta sont impeccables même lorsqu’ils sont très usés. On sent que la propreté est une préoccupation importante quand on prend le train, ce que j’ai beaucoup fait : dans les couchettes, les draps sont renouvelés même au milieu de la nuit s’il y a changement de voyageurs ! A ce sujet le réseau ferré marche très bien : il faut réserver sa place ce qui, à certains moments de l’année, est compliqué à cause des vacances scolaires. Il faut aussi remplir une infinité de papiers mais le jour J, tout est prêt et le train part à l’heure malgré le spectacle parfois hallucinant du monde dans les gares. C’est sans doute un des seuls endroits où l’on peut se sentir mal à l’aise car, généralement, la foule Indienne n’a rien de menaçant. Il existe une grande douceur, une fluidité dans la cohue qui étonne.
Et puis ils sont beaux. Je n’ai jamais vu un peuple aussi beau avec une lumière aussi douce : on peut faire des photos à chaque pas tant les Indiens offrent leurs sourires et leur regard avec générosité. Les femmes sont magnifiques, tellement féminines malgré la dureté probable de leur vie. Elles surgissent de n’importe où, d’un village enfumé dans la lueur du matin, avec leur démarche de reine dans leur sari rose fuchsia ou vert amande immaculé…"
Suite http://www.lemondecommeilva.com/Le-dandy-de-Pondi
Photos d’Helen Haynes
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