Les USA c’est ça

Escale à Silver City

16 mai 2012

Silver City ou comment une ancienne ville minière dont l’argent et le cuivre étaient déjà exploités par les Mexicains est devenue la retraite préférée des hippies ! Flower Power pas mort !

A Silver City tout se joue entre quelques rues, Bullard, Arizona, Broadway et la 10th. Le centre historique s’étend à l’ouest de la vallée très encaissée de la San Vincente Creek, là où les adolescents vont se cacher pour fumer des pétards. Mais les adolescents sont rares sous ces cieux toujours bleus. A Silver City, la moyenne d’âge grimpe à 60 ans et plus, dès que l’on quitte le campus de l’université.

Flower Power pas mort

Les baby-boomers sont devenus des papys avec longues queues de cheval maigrelettes, barbes, bandanas, ventres de buveur de bière et démarches chaloupés de ceux qui descendent de leur Harley Davidson … Certains se déplacent en moto, dans la cool attitude de Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider, d’autres sont à pied ou à vélo. Aujourd’hui, ils semblent s’être reconvertis dans l’art. L’art de l’ouest où tout le monde n’est pas Georgia O’Keefe ! Deux boutiques sur trois sont des galeries où le kitsch le dispute au barbouillage dans un enthousiasme contagieux. Ici ce sont des couchers de soleil ressemblant à des jaunes d’œuf commençant à coaguler au fond d’une poêle, là des chevaux aux bizarres membres élongués de girafe essaient de galoper. Il y a des bouquets comme partout, même pas de fleurs de cactus, des tentatives infructueuses de rendre la beauté grandiose du Nouveau Mexique en mélangeant le maximum de couleurs, et des cerfs au clair de lune.

Un petit parfum New Age

Mais la magie du lieu est que chacun se veut un artiste total : Suzette rencontrée au magasin bio annonce qu’elle fait de la peinture un jour et des vitraux le lendemain. Molly Ramolla qui possède un immense local se partage entre des bijoux faits à la main en émail, plastique et déchets recyclés divers, des sculptures d’enfants dans le genre réalisme sentimental, des tissus tie and dye dont elle fait d’étonnantes tenues néo-baba et quelques évocations de méditations transcendentales et crépusculaires.
A Silver City, comme dans d’autres villes de l’ouest, un joyeux syncrétisme règne : une devanture propose une Vierge de la Guadalupe, patronne de tous les Indiens du Mexique surmontée d’un petit lapin échappé d’une comptine enfantine, et entourée d’un Bouddha mauve, de cristaux à hauts pouvoirs guérisseurs New Age et de Shiva dans sa roue de flammes. Tout ce petit monde s’entend d’ailleurs fort bien et doit se régaler la nuit de sandwiches à la carotte et à l’avoine organic, le tout nappé de sirop d’agave !

Confiture ? Non, spread !

En ce qui concerne les nappages justement, nous finirons par la seule ombre à ce tableau idyllique, les flacons de spread ! Au Palace Hotel, charmante adresse en plein centre dont la literie toute neuve détonne avec la déco 1880, on se bricole un petit déjeuner très frustrant avec mauvais café, margarine en tube et spread en bouteilles de plastique comme le Ketchup. Le Strawberry spread où il n’est pas exclu que quelques fraises se soient noyées accidentellement, a une sorte de bec plat de canard pour s’étaler sur une plus grande largeur de pain de mie sucrée. On n’a pas osé tester le truc au raisin.

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