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Bizarre Blancan ?

13 mars 2012

Parfois les interviews se passent gentiment, sans grande surprise mais parfois, et ce sont celles que l’on préfère, on tombe sur un « personnage », inclassable, ni d’ici, ni d’ailleurs, si libre dans sa tête qu’il reste imprévisible. Cette fois, c’était Bernard Blancan.

Bernard Blancan est acteur, de théâtre, de cinéma et de télévision. Si vous suivez les « séries » françaises et les « dramatiques » vous connaissez son visage, et bien sûr il a reçu en 2006 un prix d’interprétation à Cannes en même temps que Sami Bouajila, Roschdy Zem, Samy Naceri et Jamel Debbouze pour son rôle dans Indigènes de Rachid Bouchareb. Mais ce n’est pas l’acteur que nous avons rencontré même, s’il se préparait pour un casting.

L’eau dans la peau

Nous avons rencontré le « sourcier ». Vous savez celui qui arpente chemins creux et vallons une précieuse baguette de coudrier en forme de « Y » ? Oui « coudrier » c’est le mot ésotérique pour « noisetier », parce chercher des sources grâce à un bout de bois, c’est plutôt magique. Pour commencer, Bernard Blancan nous casse toute velléité de rêve.

« Vous voulez que je vous dise que je fais ça les nuits de pleine lune avec une baguette de coudrier à qui j’ai demandé l’autorisation de couper une branchette ? »
Oui, avec une longue robe violette et un chapeau pointu de mage, comme Mickey dans l’Apprenti Sorcier, c’est possible ?

En fait, nous avons rencontré le plus terre-à-terre des sourciers, même s’il a découvert cet étrange (et passionnant) passe-temps en rencontrant son père biologique à 50 ans. Ce dernier, sourcier à ses heures, lui a offert ses premières baguettes et ils ont fait plus ample connaissance entre une futaie et un talus moussu, à la recherche de l’eau.

Baguette en PVC

Bernard Blancan nous explique que pour lui, le meilleur outil est un cintre en ferraille désossé et coupé, voir un Y en PVC. Mais la pleine lune ? Les hiboux ? Il préfère une approche scientifique dénuée de toute bave de crapaud et explique que la baguette ne bouge pas toute seule. Elle amplifie les micro-mouvements de nos muscles quand nous percevons, de façon totalement inconsciente, la présence de quelque chose.

Mais alors, si ce n’est pas magique, tout le monde peut se lancer dans la sourcellerie ? Bien sûr, c’est même pour ça qu’il a écrit son livre Secrets de sourciers [1], pour que nous puissions tous nous promener, l’air inspiré, deux bouts de fer parallèles dans les mains ou un Y en PVC.

Un peu de psychokinésie...

Nous vous en recommandons chaudement la lecture, parce que cela entrouvre une porte vers l’irrationnel, même si Bernard Blancan vous assure qu’il n’y a rien d’irrationnel. Il parvient à trouver de l’eau sur une carte ou un plan. Il soigne zonas et herpès, parvient à ratatiner des clémentines à distance… bon d’accord, ça sert à quoi de ratatiner des clémentines mais c’est quand même bizarre, non ?

[1Eyrolles

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