ENVIRONNEMENT

Ici on rase les rhinos

3 janvier 2012

Et si on parlait des rhinocéros blancs ? Pour un début janvier, cela peut surprendre mais, de toutes façons, cela surprend quel que soit le moment de l’année : les rhinos, on s’en fout, c’est moche et dangereux.

Tout d’abord, le rhino blanc n’existe pas. Ce n’est pas une créature mythique comme l’éléphant blanc ou la licorne. « Blanc » est la traduction de white, adaptation sauvage du néerlandais widje (large), devenu wit en afrikaan… Bref, le rhino blanc a la lèvre supérieure carrée, info qui ne sert pas à grand chose si ce n’est à briller à un braai, barbecue sud-africain ce qui relativise bien des choses.
Pourtant, ce Ceratotherium simum simum au physique ingrat et au caractère irascible est si apprécié en Chine que des fermes d’élevage apparaissent dans le Yunnan et sur l’île de Hainan, paradis tropical et touristique des nouveaux milliardaires chinois. La raison en est bien sûr ces cornes qui font si peur. Composée de kératine comme les cheveux et les ongles, elles guériraient, selon la médecine chinoise, l’eczéma et le cancer.

L’idée est d’acclimater des rhinocéros blancs en Chine et de leur couper les cornes régulièrement. Le prétexte invoqué est l’éducation des foules mais, en fait, Longhui Pharmaceutical s’est fait une spécialité de raser les rhinos vivants et de produire des pilules, jusqu’à un million par an si tout se passe bien.
Voilà un moyen habile de contourner les lois internationales sur le commerce des cornes de rhinos et les défenseurs des animaux sont très inquiets car l’afflux sur le marché va accroitre la demande et si les cornes récoltées ne suffisent pas, le braconnage et le marché noir vont connaître une nouvelle flambée : un kilo de corne vaut $58.000, plus que l’or !

Et ça marche la poudre de corne de rhino ? Autant que la bile d’ours dont il y a aussi des fermes d’élevage et les testicules de tigre râpées.

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