Monica m’a menti

27 octobre 2011

L’an dernier, je m’étais fait offrir un cardigan de ce genre, couleur écorce, et là, c’était à nouveau mon anniversaire. RV pris devant la grande boutique Bompard de la rue du Bac et hop, Monica Bellucci ce sera moi ! Surprise : lorsque je commence à rêver tout haut devant le vendeur, il me jette un regard de commisération, comme si je venais de perdre un être cher. « Vous voulez dire le modèle porté par Monica ? ». Oui, oui, Monica, ses courbes sensuelles et son cardigan framboise. « Euuuh, en fait, il a été fait spécialement pour elle. » C’est-à-dire ? « Ouiiii, je vais vous le montrer… » Non mais c’est bon, je le veux. Je l’essaie et je l’embarque. Je ne demande même pas un paquet cadeau. Et voilà le grand barbu tout gêné qui me sort un curieux modèle à manches chauve-souris, beige. Plutôt sympa mais rien à voir avec la pub. Il se trouve que Monica trouvait les manches chauve-souris moins seyantes. Moins sexy pour la photo. « Mais c’est totalement idiot de faire venir des gens pour un modèle qui n’existe pas, non ? » Le vendeur fait « oui » de la tête car j’imagine qu’il doit vivre cette scène plusieurs fois par jour et qu’il est fatigué de répéter la même chose. Mais j’ai tellement envie d’un cardigan zippé framboise que j’insiste pour voir au moins la couleur. « C’est le modèle « Maquillage » que vous voulez voir ? » Maquillage ? Oui, pourquoi pas : on peut se maquiller framboise, surtout les lèvres. Le barbu n’en peut plus et se dirige vers des étagères où trônent des pulls Shocking Pink. Une sorte de fuchsia électrique qui fait mal aux yeux. Je balbutie « C’est ça ? Des manches chauve-souris et cette couleur ? ». Effondré devant ma déception et l’indignation qui me submerge, il tente vaguement de m’orienter vers les cardigans pour homme mais moi, je voulais être comme Monica Bellucci, pas comme un mec qui va camper !

Voilà, c’est ce que l’on appelle des modèles de presse. Ils ne sont jamais mis en fabrication. Cela met en colère, cela décrédibilise une marque et jamais plus je ne me fierai aux pubs Bompard.

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