Spécial quenottes

28 septembre 2011

Quels conseils ?

Salle d’attente avec aire de jeux et peluches, Barbie chez le dentiste dans le cabinet et bocaux de confiseurs remplis de tétines, l’univers est indéniablement enfantin.
La question est simple : quels conseils donner aux parents pour préparer à leurs enfants une vie sans (trop de) caries ?
Tout d’abord, explique le docteur Naulin-Ifi, on sait depuis les années 2000 que la carie est une maladie multifactorielle bactérienne d’où l’importance primordiale de la santé bucco-dentaire des parents, nounous et tous ceux qui s’occupent de bébé. Le petit doigt dans la bouche de Papa, la tétine qui tombe par terre et que Maman suce pour la nettoyer, la purée qui risque d’être trop chaude et que l’on goûte… Attention à la contamination si la dentition n’est pas parfaitement saine.

Ma première dent

A part ça, il faut prendre l’habitude de nettoyer l’unique première quenotte et les suivantes le soir au moment du dernier change et surtout on ne couche jamais un petit avec un biberon de tisane, de lait même dit non sucré, ne parlons pas de soda ! Quant aux enfants qui sont allaités longtemps, ne jamais les coucher sans leur brosser les dents. Pas de glissement délicieux du sein de maman aux bras de Morphée. C’est un des chemins les plus courts vers des caries sur les dents de lait. Il faut insister également sur l’importance d’une alimentation équilibrée : pas de jus de fruits toute la journée ni de grignotage.

Ma première dentition

A partir de 3 ans, un enfant a ses vingt dents de lait qui vont durer trois ans environ et il ne faut pas croire que, parce qu’elles sont temporaires, elles sont sans importance. Pendant cette période, un enfant devrait voir un dentiste tous les huit mois à un an, pour qu’il détermine le risque carieux individuel (RCI). En cas de risque important, les pédodontistes préconisent des visites tous les 3 à 6 mois car il est essentiel de dépister très tôt. D’où brossage fait avec l’aide d’un parent, au moins le soir, parce qu’un petit ne peut pas bien se brosser dans les creux de molaires. On peut utiliser aussi le fil dentaire s’il n‘y a pas d’espace entre les dents et certains dentistes préconiseront du fluor.
La santé des dents de lait n’a rien d’anodin. On ne croit pas comme beaucoup « Ce sont des dents qui tombent, donc pas la peine de les soigner ». C’est leur santé qui va déterminer la santé bucco-dentaire d’un adulte. Des caries sur les dents temporaires, présente un risque accru d’en avoir sur les dents permanentes. Ce sont aussi les molaires temporaires qui préparent les places des futures dents : si une molaire de lait doit être arrachée, on met souvent en place un petit appareil, le« mainteneur d’espace ».

Permanentes mais immatures

A partir de 6 ans, les dents permanentes arrivent mais elles sont immatures et donc très fragiles : l’émail et le tissu dentaire sont plus facilement attaqués par les acides et les caries peuvent progresser très vite. D’où des visites régulières chez le pédodontiste qui fera peut-être un « scellement de sillon », c’est-à-dire qu’il coulera une résine fluide dans les sillons des molaires, soin pris en charge par la Sécurité Sociale. Il alertera aussi sur les possibles malformations, plus facile à redresser quand on s’y prend tôt.

Autre question : pourquoi y-a-t-il si peu de pédodontistes ? Deux réponses, l’une proposée par un parodontiste et l’autre par un pédodontiste : parce que la France ne croit pas assez à la prévention et parce que c’est moins lucratif de soigner les micro-dents des bébés qui gigotent que de poser des implants…

Et les tétines en bocal, ce sont des trophées ??? Oui, jamais de tétine après 2 ans.

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