EXPOS

Le Livre Rouge de C.G. Jung

12 septembre 2011

Du 7 septembre au 7 novembre, le musée Guimet nous invite à découvrir cet extraordinaire voyage intérieur de Carl Gustav Jung concrétisé par l’énigmatiqueLivre Rouge, présenté pour la première fois en France, après les Etats-Unis en 2009 et la Suisse en 2010.

Dès son enfance, le jeune Carl Gustav Jung fait des rêves impressionnants et a des visions en état de veille. Il semble déchiré entre ses deux grands-pères, l’un allemand, dont il porte le nom, professeur de médecine à l’université de Bâle, qui, sur son portrait officiel, pose la main sur un crâne. L’autre, Premier pasteur de Bâle, mystique et visionnaire, a dans son bureau un fauteuil réservé à l’esprit de sa femme décédée avec laquelle il a un entretien secret, chaque semaine à heure fixe, au grand désespoir de sa seconde épouse.

Disciple de Freud

Très tôt, parallèlement à ses études de médecine, C.G. Jung pratique la peinture dans le style romantique à la Casper David Friedrich et se tourne vers la psychiatrie. Il vient étudier à Paris et semble promis à un avenir très brillant.
En 1906 commence sa correspondance avec Sigmund Freud qui, avec le temps, remplace son père et le grand-père dont il porte le nom. Cette collaboration les amène à discuter des heures durant, à confronter leurs rêves, à voyager ensemble,… jusqu’à la rupture en 1912 qui le bouleverse plus que tout. Cette crise est d’une telle violence qu’il croit devenir fou, submergé par un flôt incessant de fantasmes , « plongé sans aide aucune dans un monde totalement étranger » dans un « fracas de tonnerre permanent ». Pour s’apaiser, il fait du yoga et traduit en images les émotions qui le submergent, essayant ainsi de tenir la folie à distance.
En 1913, il fait des rêves où l’Europe est inondée et disparaît sous le sang.

Dialogue avec son âme

C’est à partir de 1914 qu’il ébauche le manuscrit du Livre Rouge où se retrouve sa passion pour les enluminures médiévales telles qu’il les a découvertes à 15 ans en lisant la Quête du Graal. Il s’agit de son dialogue avec Salomé, son anima [1], qui lui dit de faire de l’art pour rendre conscientes les images dissimulées derrière les émotions.

Voici donc le Livre Rouge de C.G. Jung, exposé à Guimet, au milieu de peintures, de sculptures sur bois, d’inscriptions runiques sur pierre et de mandalas. La dernière salle étant consacrée à quelques unes des magnifiques pièces tibétaines des collections permanentes du musée Guimet, ainsi qu’une sublime statue de Moine zen japonais.

A qui plaira cette exposition dont la bizarrerie n’est pas le moindre charme ? Difficile à dire : le Livre Rouge est à la fois une œuvre considérable et un objet très peu spectaculaire dans la mesure où l’original est ouvert à une page, forcément à l’abri dans une vitrine et que seuls sont consultables les fac simile aux couleurs bien ternes en comparaison de ce que l’on voit de l’original.

6, place d’Iéna, Paris 16e.
01 56 52 53 00 et www.guimet.fr

Tarifs :
5 € et 4 € pour les moins de 26 ans.

[1l’âme dans le sens primitif du terme. Cette âme pour C.G. Jung est féminine chez les hommes et masculine « animus, dans l’inconscient de la femme. Dans ce cas précis, il s’agit d’une malade, « une psychopathe très douée qui éprouvait un fort transfert à mon égard »

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