LIVRES

Joseph contre Bill

24 août 2011


On apprend par Le Monde qu’une fois de plus un écrivain est accusé de plagiat. Joseph Macé-Scaron a puisé dans les livres de Bill Bryson de quoi enrichir son dernier roman, Ticket d’entrée. Bien sûr, le sémillant JMS s’en défend mais bon, il a été pris la main dans le pot de confiture, point final. Il a dû penser que Bill Bryson n’était pas très connu en France et que l’on n’y verrait que du feu… Mais Bill B. est une célébrité dans tous les pays anglophones, plus que le spirituel tatoué de Marianne ne le sera jamais !

De sa jeunesse à Des Moines, Iowa, Bill ßryson écrit dans Motel Blues [1] :
« Je suis né à Des Moines. Ce sont des choses qui arrivent… Personne, ou presque, ne quitte jamais Des Moines. C’est parce que cette ville exerce sur l’œil humain le pouvoir hypnotique le plus puissant que l’on connaisse. A l’entrée de la ville, il y a un grand panneau : BIENVENUE A DES MOINES. UN AVANT-GOÛT DE LA MORT.
Non, ce n’est pas vrai. Je viens de l’inventer.
 »

Bill Bryson, Américain vivant en Angleterre, nous raconte sa découverte de son pays natal où il retourne à l‘âge adulte avec ses enfants. Il part aussi à la découverte de l’Australie dans Nos voisins du dessous (Down Under), de l’Europe Neither Here Nor There : Travels in Europe, non traduit en français… Il s’est penché également avec le même humour sur la langue anglaise, ce qui a fait grincer quelques distingués râteliers universitaires car Bill Bryson n’a aucune formation en linguistique mais sa Mother Tongue est un régal, tout comme son Dictionary of Troublesome Words.

Comme sa curiosité est sans borne, il nous livre aussi un ouvrage de vulgarisation scientifique, Histoire de tout, ou presque, dans lequel il nous régale de petits faits comme celui-ci : «  Le Dr Maunder estime que les détergents à basse température ont encouragé les parasites à proliférer. « Si vous lavez des vêtements contenant des poux à basse température, conclut-il, tout ce que vous obtenez, ce sont des poux propres. »

Nous ne pouvons que vous encourager à découvrir cet auteur dont nous citerons cette phrase magnifique : « Comme je l’ai toujours dit à Marcel Proust, il y a trois choses qu’on ne peut pas faire dans la vie : triompher de l’administration, attirer l’attention d’un garçon de café qui a décidé de vous ignorer et partir à la recherche du temps perdu. »
Désolé Joseph, je n’ai rien trouvé sur Montaigne.

[1curieuse traduction de The Lost Continent : Travels in Small-Town America (1989)

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