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Julie, juge pour enfants
26 août 2011
Juge pour enfants, c’est quoi ? Juger les enfants ou juger leurs agresseurs ? Julie nous parle de son métier.
Une ordonnance du 2 février 1945, remaniée un certain nombre de fois, a créé la fonction qui consistait alors à sanctionner les actes de délinquance commis par les mineurs. Julie, juge pour enfants, nous cite cette belle phrase du préambule : « La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. » ! Elle nous rappelle aussi que l’époque, les lendemains de la guerre, n’était pas plus calme qu’aujourd’hui et que le nombre d’enfants laissés à l’abandon et donc délinquants, posait de sérieux problèmes. « Contrairement à ce qui est dit, il n’est pas établi que la délinquance soit en augmentation. En réalité, la seule chose certaine est que notre société a une tolérance zéro à l’égard de ses mineurs : le taux de poursuite pénale est en hausse constante. » [1].
Différences entre filles et garçons
Quels sont les délits les plus fréquents chez les ados ? Dans l’ordre, le vol de portable, la violence dans les établissements scolaires et les outrages aux agents de la force publique. Il s’agit souvent de garçons déscolarisés, isolés et addicts à internet, venant de familles monoparentales, ou du moins de familles dont le père est absent.
Les filles dans le même cas font des fugues, disjonctent, sont violentes avec leur mère et ont un comportement sexuel à risque. Elles se mettent en danger : « Les filles sont plus difficiles à gérer que les garçons car elles sont dans la toute-puissance et agissent seules. A 13 ans, elles peuvent aller en boite et faire une fellation contre un cadeau. Une fellation, ça ne compte pas ! Et elles se proclament vierges. »
L’Aide Sociale à l’Enfance
Mais le plus « chronophage » est le deuxième volet du travail de juge pour enfants : l’assistance éducative, fonction protectrice exercée selon l’article 375 du Code Civil, Si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises .
« On intervient de la naissance à 18 ans et de 18 à 21 ans, un jeune peut demander l’aide du juge pour enfant. Il peut nous arriver de placer des enfants avant même la sortie de la maternité ! ».
Ce cas peut sembler extrême mais s’explique du fait de phénomènes récurrents d’une génération à l’autre. Qu’il s’agisse d’alcoolisme (celui des mères étant le plus terrible), de drogue, d’inceste ou de problèmes de santé, le but du juge pour enfants est toujours de rompre l’engrenage : « La résilience existe et lorsque un enfant s’en sort malgré tout, c’est formidable. Mais ce n’est pas si fréquent, hélas ! »
La violence ordinaire
Cette aide sociale à l’enfance est certainement la partie la plus douloureuse du métier de juge pour enfants même si le grand public, n’en a pas conscience. On parle plus des enfants délinquants et des cas très spectaculaires de maltraitance que de la violence quotidienne. Dans certaines familles, et pas obligatoirement les plus marginales, le tabou de l’inceste n’a jamais été intégré. « Parfois les générations se téléscopent, nous obligeant à recourir au génogramme pour nous y retrouver . » Et puis que dire de la maltraitance psychologique ou passive ? Que faire du délaissement, du manque de soins médicaux, du fait qu’on ne leur parle pas, qu’on ne les stimule pas ? « On les confie à des familles d’accueil qui font souvent un travail admirable… »
Aujourd’hui, Julie va quitter cette fonction « trop lourde psychologiquement » dont elle craint par dessus tout la diminution des moyens.
Les dessins à l’encre sont de Cécile Adam-Gaulme
[1] A partir de 10 ans, un enfant est envoyé devant le juge pour l’aider dans son éducation. A partir de 13 ans, il peut être envoyé devant un tribunal où siègent le juge et deux assesseurs venus de la société civile mais n’encoure que la moitié de la peine de droit commun. De 16 à 18 ans, l’excuse de sa minorité peut être écartée : il encourt alors une peine "normale"
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