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La forteresse des Arros
2 août 2011
A Soulac, en Gironde, Jean-Paul Lescorce s’est donné pour mission de restaurer la forteresse des Arros, élément du mur de l’Atlantique qui a permis aux Allemands de résister jusqu’en 1945. Et il nous la fait visiter !
Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie. En août, Paris et Bordeaux sont libérés mais ce n’est que le 18 avril 1945 que les derniers Allemands sont chassés de Royan et de la pointe du Verdon en face. Et ils ne partent pas parce qu’ils sont battus, mais parce qu’ils n’ont plus rien à manger ! Bunkers, casemates, canons de 19 Km de portée, munitions, tout est en place et fonctionne très bien.
Pour comprendre cette page de l’histoire, rendez-vous avec Jean-Paul Lescorce qui, aujourd’hui encore, se souvient avoir vu, le 10 février 1944, le maréchal Rommel, chef de l’Afrika Korps, à Soulac. Il venait passer en revue la forteresse des Arros, l’une des seules batteries côtières encore intactes à ce jour.
Seul, Jean-Paul Lescorce a compris l’importance de ce lieu, et c’est à lui que nous devons d’avoir déblayé bunkers et casemates, une vingtaine sur une surface de 10 ha. Ici, il a tout fait : sortir le sable et les ordures, retrouver les obus et les balles, remonter les lits superposés des soldats de la Kriegsmarine, graisser les portes pesant 640 Kg… Et c’est encore lui qui nous emmène les visiter, émaillant l’Histoire avec une majuscule, d’histoires qui donnent vie à cette période. Son père engagé dans le STO et coulant les murs de béton de 2m d’épaisseur, les jeunes soldats se retrouvant à l’hôtel fondé par sa grand-mère, réquisitionné comme le furent également la plupart des maisons d’estivants, et le Nid Bleu, le lupanar local.
Bizarrement, la municipalité de Soulac ne l’a que peu aidé, pas plus que celle du Verdon, alors que la visite de la batterie des Arros est absolument passionnante et que, les mauvaises années, les intempéries l’obligent à écoper les salles avec des seaux… malgré les trous pour récupérer les eaux pluviales prévues par les Allemands, en même temps que l’aération, les filtres à air vicié, les sas anti-gaz, les douches pour décontaminer, l’hôpital de campagne, le chauffage central, les téléphones, les ateliers, la chapelle, le cinéma. Comme le dit Jean-Paul Lescorce : « les derniers bunkers, construits en 1943, étaient beaucoup plus sophistiqués que les maisons de la même époque ! »
On ajoutera que le mur de l’Atlantique mesurait 5000 Km, commençait au nord de la Norvège et descendait jusqu’au pays basque espagnol. Il était composé de 12000 bunkers, dont 350 sur la pointe du Médoc, et avaient demandé 15 millions de mètres cube de béton et 1,2 million de tonnes de ferraille !
Tarifs : 5 € pour les adultes et gratuit pour les moins de 16 ans.
Réservations auprès de l’office du tourisme ou au 05 56 09 91 59
Jean-Paul Lescorce est l’auteur de nombreux livres sur Soulac. Il en a cosigné certains avec son fils Olivier.
Il y a 100 ans...
• Soulac-sur-mer. La plage et les pontons à travers les cartes postales.
• La rue de la Plage (3 volumes, le troisième paraitra en avril 2012)
Villas Soulacaises. l’Art d’un style, Olivier et Jean-Paul Lescorce. Photo de Yohann Sommacal.
Editions Pyrémondes/Princi Negue
Soulac, il y a un siècle : de Soulac-les-Bains à Soulac-sur-mer, avec Olivier Lescorce, éditions l’Atelier de l’Almanach
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