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Quoi de neuf ?

16 avril 2011

Comment résister à un ouvrage qui nous emmène en vacances au bord de la mer ? Sébastien Siraudeau nous caresse dans le sens du vent d’ouest et nous parle de ces maisons improbables, sans chaussette qui traîne, ni assiette sale.

Vivre à la mer de Sébastien Siraudeau [1] est un joli ouvrage dont on peu juste se demander ce qu’il apporte en 2011. Quand on a connu les débuts des magazines Côté Sud et surtout Côté Ouest, au début des années 90, on a ce que les Américains appellent a sense of déjà-vu. Les rames posées dans un coin de l’entrée, les bottes en caoutchouc alignées sur un coffre, les bateaux dans des bouteilles et les étoiles de mer, le bois flotté et les coquillages… Il ne manque que la photo emblématique du porte-manteau « perroquet » sur plancher de bois lavé, d’où pendent deux cirés jaune Guy Cotten, avec des haveneaux de plusieurs tailles, dont un petit pour enfant, et les bottes l’Aigle dont une pointure 28 pour micro taquineur de crevettes.
Autant le dire tout de suite : on aime beaucoup mais n’avons-nous pas déjà succombé tant et plus aux innombrables guides de maisons d’hôtes de Marie-Dominique Perrin ? A l’esthétique Marie-Claire Maison ? Sébastien Siraudeau a dû tomber tout petit dans une photo de Guillaume de Laubier ou de Jean-Marc Palisse et il ne s’est jamais remis de tant de charme. Car « charme » est le maître-mot de ces livres et magazines de déco. On y parle d’hôtels de charme, de chambres d’hôtes de charme, de maisons de famille de charme, avec des fauteuils Lloyd Loom et des collections de boites, des chapeaux de paille brûlée par le soleil et des méduses photogéniques, des malles en bois et de valises en carton…
Si donc vous n’avez pas encore une surdose d’art de vivre, de détournement d’objets, de récup et de "chine", vous avez sans doute moins de 15 ans et ce Vivre à la mer vous plaira. Tout comme il rendra malades de jalousie les étrangers si l’on en croit le Financial Times qui, sous la plume de Peter Aspden, le 8 avril, propose un petit hymne au boboisme [2], ravissante spécialité française née quelque part entre l’épicerie-cantine Da Rosa, rue de Seine, et la librairie La Hune, boulevard Saint-Germain.

Si vous aimez l’humour de Peter Apsden, retrouvez ses articles sur :
www.ft.com/aspden

[1éditions Flammarion, 29,90 euros, à partir du 4 mai

[2"The women are beautiful, and so are the men. They smoke, but they do not have rasping coughs. They gather for al fresco suppers at their beach houses, and open bottles of cru classé wines that are drinking perfectly right now. They are good friends, with wholesome appetites and slim silhouettes"

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