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Amnésie collective

15 avril 2020

Revoilà notre amie Philomène Ladanse avec une réflexion surprenante : “Qui a le moindre souvenir de cette grippe qui a sévi en 68/69 [1] et qui aurait fait 40 000 morts en France ?"

Si on ne peut mettre en doute sa réalité, comment expliquer, autrement que par la faiblesse des moyens de communication de l’époque ou la focalisation sur l’agitation sociale de l’époque, le fait qu’elle soit totalement passée inaperçue ? Où est la faille ? Dans la volonté des gouvernements à ne pas affoler les populations ? Dans la focalisation des média sur certains événements au détriment d’autres ou dans l’absence de devoir de mémoire ?

Réhabilitation de l’objet à usage unique

Comment abonder dans le sens des écologistes prônant l’abandon des objets à usage unique ? Imaginerait-on aujourd’hui utiliser des mouchoirs en tissu ? Si les attributs du personnel médical, masques, surblouses, charlottes, etc. sont à usage unique. c’est bien que seul l’usage unique peut écarter la contamination. D’ailleurs, même en supposant que l’on remplace le papier par du textile, il est vraisemblable que la nécessité de lavage avec un détergent suffisamment puissant et à température élevée - donc énergie exigée - tout en consommant ce bien de plus en plus précieux qu’est l’aqua simplex, affecterait au moins autant l’environnement que la pratique de l’usage unique. Décidément, chère Ségolène, vous conviendrez que l’enfer est pavé de bonnes intentions…

Paille et poutre

Depuis que les USA sont frappés par le virus, nos chroniqueurs et commentateurs du petit écran n’ont de cesse d’insister lourdement sur le fait que ce pays est le nouvel épicentre de l’épidémie et aujourd’hui le territoire le plus touché au monde. A les entendre, il le serait infiniment plus que l’Hexagone. Mais avec une population cinq fois plus nombreuse que celle de la France, s’il est vrai qu’en valeur absolue, la mortalité dépasse la nôtre, en valeur relative, nous sommes loin du compte. Une présentation des chiffres qui nous permettrait de nous consoler de notre sort en nous repaissant du malheur des autres, présenté comme plus profond que le nôtre ?

Révision des priorités

Me pencher à ma fenêtre m’offre une vue plongeante sur une échoppe à la porte close qui arbore l’enseigne suivante : BCBG. Non, n’allez croire pas qu’on y enseigne le port du collier de perles et du serre-tête en velours. Le sigle, développé dans un élégant langage, promet “beau cul et belle gueule”. Et pour ceux qui seraient un peu obtus, la vitrine offre encore ces trois mots explicatifs : “beauté - bien-être - minceur”. Sous entendu, honte à ceux qui ne consacreraient pas leur temps et leurs deniers à atteindre cette trilogie suprême, ils méritent le blâme de leurs contemporains… Un message qui sonne aujourd’hui cruellement creux.

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