AIR DU TEMPS

Lu dans le Sunday Times

10 janvier 2011

En ces temps de licenciements express, l’avenir professionnel peut se jouer à un bouton, celui que l’on boutonne ou pas à son chemisier, à la couleur d’une cravate et au style des chaussures.

Le Sunday Times se fait l’écho d’un petit guide édité par la banque suisse UBS à l’usage de ses employés, 44 pages qui laissent peu de place à la fantaisie et l’interprétation personnelle.

Le retour du strict

Pour les hommes, veste droite à deux boutons à n’ouvrir qu’assis et à n’ôter que sur l’invitation expresse du supérieur. Rien, ou presque, dans les poches et tout particulièrement pas de portefeuille dans le pantalon. A la rigueur, on glissera un badge ou un stylo dans la poche de poitrine de la chemise.
La cravate fait l’objet d’une recommandation mystérieuse : elle doit « aller bien avec la structure du visage ». Quant aux chaussettes, Mickey et Vile Coyote n’ont rien à y faire. Du classique donc, changé tous les jours : « Avec des chaussettes propres, vous vous sentirez mieux et vous travaillerez mieux ».
Autre conseil, une coupe fraîche chez le coiffeur toutes les quatre semaines : « si vous passez une demi-heure à vous occuper de vos cheveux tous les matins, c’est que votre coiffure ne convient pas ». Pas de teinture ni de brushing. En revanche, n’oubliez pas un bon hydratant sur le visage pour cet air de santé qui donne confiance et des ongles qui ne dépassent jamais 1,5mm de long.

Revue de détails

Les femmes n’ont pas plus de latitude dans leur tenue : un blazer suffisamment long pour couvrir ce qui ne saurait se voir. On a dit « blazer » pas petite veste à basque pour mettre en valeur la taille et des fesses à la Jelo ! Et les nostalgiques des années 80 et des carrures à la Mugler se calmeront : cela donne l’impression que la tête est « trop petite ».
Autre écueil à éviter, les talons de plus de 7cm ! C’est si douloureux que cela empêche de bien s’occuper du client. Quant à la petite culotte, elle fait l’objet d’une note énigmatique : la couleur chair est vivement conseillée sans que l’on comprenne bien le rapport avec la clientèle.

Globalement, on s’abstient de jouer à la vamp. On est à la banque pas au Crazy ! Maquillage léger : fond de teint, mascara et rouge à lèvres discret. Pas d’ongles à la Dita von Teese non plus. Coiffure convenable et… parfum assorti. Plus Elisabethan Rose de Penhaligon’s que Hypnotic Poison de Dior.
Et tous, hommes et femmes, éviteront de se goinfrer d’ail et d’oignon au déjeuner !

Mais d’après le Sunday Times, ces recommandations ne sont pas l’apanage de la banque UBS. Une jeune avocate raconte qu’ elle a été convoquée pour avoir dévoilé un peu de son dos en rangeant un dossier : « Vous n’êtes pas dans la presse ici pour vous habiller comme une pute ». Une autre explique qu’elle a été renvoyée chez elle parce qu’elle portait des chaussures rouges à pois et un jeune trader regrette qu’il ait dû renoncer à ses tenues décontractées pour être pris au sérieux !

La crise a sonné le glas du Friday wear et de l’allure cool. Retour au vraies valeurs du travail symbolisées par une allure sinistre.

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