DECO

Attention arnaque !

16 février 2017

Et si Le Monde comme il va vous racontait une histoire belle mais triste d’arnaque majuscule à l’encontre des consommateurs ? Une vilaine petite malhonnêteté qui pourrait s’avérer formidablement lucrative ? On parle de près de 35 millions de "bidules" à placer sur chaque radiateur moyennant un “loyer” de 10 € par an et par radiateur, des "répartiteurs de frais de chauffage". Qu’en est-il ?

Quand on visite un appartement, une des questions qui se pose est toujours "Chauffage individuel ou chauffage collectif ?". Chauffage collectif : on est coincé et on sera peut-être obligé d’ouvrir les fenêtres en décembre tellement les radiateurs seront bouillants. Chauffage individuel : on va pouvoir se geler tranquille si on a des soucis d’argent. On se mettra un pull de plus, voir un Damart et hop ! A nous les économies !

Lobbying

Et voilà que tombe une bonne nouvelle. Trop bonne pour être vraie en fait. On annonce l’arrivée sur le marché de ces formidables répartiteurs de frais de chauffage, des petits boitiers à placer sur les radiateurs d’environ 5 millions de logements dotés chacun de plusieurs radiateurs d’où ce chiffre de 35 millions qui suscite bien des convoitises ! D’où le lobbying intense et la publicité laissant entendre que les répartiteurs transformeraient une installation collective en autant d’installations individuelles qu’il y a de logements dans un immeuble... On en a tous rêvé, non ? Si, mais pour l’instant cela va rester du domaine du rêve justement car ces miraculeux répartiteurs ne tiennent pas du tout ces promesses. D’abord ces répartiteurs se louent 10€ par an chacun, avec un contrat de 10 ans dont on ne peut pas sortir, ce qui est une super bonne affaire pour ceux qui les louent !

Economies en trompe-l’œil

Ensuite, seule une fraction (environ 35 %) de la facture dite « de chauffage » peut, en réalité, être mesurée par les répartiteurs et donc, facturée individuellement. Le reste est composé de coûts ne pouvant être « individualisés » : ceux de la maintenance de la chaufferie, de l’électricité nécessaire à son fonctionnement, de la part fixe de la facture d’énergie (abonnement) et celui de l’énergie consommée pour chauffer les parties communes forfaitisée à 30 % minimum de l’énergie du poste « chauffage » !
Selon l’Agence parisienne du climat, les économies d’énergie se situeraient entre 5 et 15 %.

Tout ça pour ça ?

Quant à l’économie financière, elle se révèle dérisoire, voire inexistante : l’ARC (Association des responsables de copropriété) a calculé que pour un logement de 4 pièces, elle serait en moyenne de 70 €/an. Soit, à peu près le coût annuel de location et de relève des sept compteurs installés...
Ajoutons que les répartiteurs ne méritent en aucun cas l’appellation de compteurs dans la mesure où leur fiabilité de comptage est toute relative et que, de manière toute simple, on imagine mal les habitants d’un appartement passer leurs journées à régler la température de chaque pièce en fonction de leur présence/absence ou de leurs activités…

La TV s’emmêle

Alors non, ravissante Maya Lauqué de La Quotidienne sur France 5, ce n’est pas du tout "la fin du chauffage collectif” ! Vous vous êtes laissée embourber par les vilains arnaqueurs qui ont parié sur votre naïveté...La prochaine fois, demandez le conseil de connaisseurs qui ne sont pas partie prenante !

Vous avez dit "greenwashing" ?

Bookmark and Share flux RSS


form pet message commentaire
Qui êtes-vous ?