Nos trains très spéciaux

14 juin 2011

Admirons cet avis surréaliste affiché par la SNCF en gare d’Austerlitz, que nous a fait parvenir une lectrice suisse : « Excusez-nous mais nous allons être obligés de respecter les horaires des trains spéciaux ». C’est magique non ? On est désolé, on sait que vous adorez les surprises genre « 20mn d’arrêt en gare de Brétigny parce qu’il y a un tas de feuilles mortes sur la voie juste avant Etampes », mais le règlement, c’est le règlement et on nous demande de partir et d’arriver à l’heure ! On s’amusait bien, vous aussi, mais voilà, les rabat-joie sont de retour.

Reste à savoir ce qu’est un train spécial. Comme ça, on dirait le convoi de la reine Victoria se rendant à Balmoral dans un wagon lambrissé, bordeaux et noir. Ou à la rigueur, celui de la reine actuelle qui, faute de yacht, est obligée de prendre le train. En France, on ne voit pas : nous avons Sarko One pour l’un et Fillon utilise un Falcon, même si le TGV dessert son petit manoir. Et on n’imagine le magnifique Estrosi, l’impétueux Lefèbvre et la souveraine Lagarde, avec son écharpe en soie et ses gros bijoux d’argent, composter leur billet sur un quai de gare.

Autre explication possible pour ce « train spécial », le convoi dangereux, toxique : matières inflammables, uranium en balade, chars Leclerc en vadrouille. Ou encore un patron de la mafia tchétchène ou kurde, un chef de triade prenant le direct Porte de Choisy-Hong-Kong, à moins que ce soit une prise exceptionnelle de drogue aux Tarterêts ou à Stains…

Dernière possibilité, le train du cirque Barnum avec la femme-à-barbe, l’homme-obus, les sœurs siamoises, le yéti et sa fiancée du Mékong, le couple de licornes...etc.

Bon, vous n’êtes ni membre de ma famille royale du Montenegro ni narcotraficant ni éléphant du Kamtchatka ? Vous allez sans doute pouvoir continuer à jouer à deviner quel train partira et quel autre restera en gare...

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