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Le jour où j’ai rencontré Liz…

24 mars 2011

Mais je n’étais pas seule sur le coup !
J’ai vu Deneuve à la gym, Béart à des fêtes, Lindon faire son jogging, Bacri faire la gueule et Dussolier acheter son pain mais rien ne pourra effacer le salut de Liz Taylor du haut de l’escalier de la boutique Versace au faubourg.

En 1990, branle-le-bas de combat dans les rédactions : Versace, Gianni, le frère de Donatella, qui fait le concours de la plus liftée avec Lova Moor, ouvrait sa boutique amiral (oui, maintenant, on dit flagship…) rue du Faubourg Saint Honoré, en face de l’Elysée. Cela allait être énorme, pharaonnique… Hé hé hé ! « pharaonnique » vous voyez où je veux en venir ? Oui, Cléopâtre elle-même viendrait au triomphe de l’empereur Versacus !
On y a cru sans trop y croire, il se raconte tellement de choses sur radio-moquette mais une chose était sûre, les travaux avaient duré si longtemps que l’on attendait quelque chose comme la Domus Aurea de Néron.

Et nous n’avons pas été déçus !
Pour être certain d’y être, on s’y est rendu assez tôt, ce qui est une performance, les journalistes étant toujours en retard, surtout les journalistes de « féminins ». A force d’assister à des défilés dont les créateurs se croiraient déshonorés de commencer à l’heure (c’est d’un plouc !), toute la profession se la joue « chériiii, eskuse, j’étais overbooké(e) ». J’étais là avec mon très cher Jean-Philippe, attaché de presse et ami. Mais oui, ça arrive ! Non les attachés de presse ne sont pas tous d’abominables goules qui vous traquent sans relâche pour que vous citiez leur camelote dans vos pages… Enfin, pas tous.

Question déco, à côté de la Domus Versaci, la Domus Aurea aurait eu l’air pauvret. On se serait cru dans un super peplum : marbre blanc, balustrades dorées à la feuille, siège curules en velours cramoisi et bois doré, très bordel Napoléon III mâtiné de grandeur augustéenne, sans oublier des initiales, des chiffres romains, des couronnes de laurier vert. C’était plus Héliogabale que César. On attendait l’impluvium frémissant de murènes où jeter les journalistes ironiques et Joan Collins trottinant en cothurnes à talons aiguilles vers sa baignoire remplie de lait d’ânesse.

Et enfin Liz Taylor vint. Telle Cléopâtre marchant sur les dos courbés de ses esclaves nubiens pour ne pas blesser ses jolis orteils carminés, elle avança au milieu de la foule prosternée des photographes. La nuée des curieux s’écarta comme la Mer Rouge devant Moïse et le peuple hébreu, le souffle coupé par cette apparition totalement surréaliste. On nous aurait dit qu’elle était venu dans le carrosse de Cendrillon, on l’aurait cru parce que, question féérie, Liz Taylor, c’est nettement plus convaincant que Mathilde Seigner ou Michèle Laroque ! J’imagine qu’elle devait porter quelques cailloux facettés valant deux ou trois appartements rue de Babylone [1] mais je ne sais plus. Elle a gravi les escaliers comme Cléo allant inspecter ses pyramides au bras de César-Rex Harrisson, si britannique d’allure et d’accent que l’on avait l’impression que sa toge était en tweed. Mais hélas, Marc-Antoine-Richard Burton, le super beau mec de la super-production n’était pas là. Il était déjà au paradis, assis au bord d’un nuage à attendre sa Mégère Inapprivoisable...
A mi-hauteur, elle s’est tournée vers la foule et a salué... c’était beau à mourir !

P.S. J’ai entendu une journaliste de RTL parler de ses yeux bleus... N’importe quoi ! Ils étaient VIOLETS ses yeux.

[1ça c’est un private joke pour Jean-Philippe

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